Kamel Zouaoui, n� � Saint- Etienne en France, a commenc� � faire du th��tre � l��ge de 9 ans en jouant r�guli�rement le personnage de Charlot dans une troupe de com�diens en herbe. Sa rencontre avec Ariane Mnouchkine sera d�terminante dans sa d�cision de pers�v�rer dans le 4e art. Il s�enrichit ensuite par des exp�riences professionnelles aupr�s de Jean Dast�, Oscar Castro, Annie Fratellini ou Jean-Pierre Simard. Kamel Zouaoui est aussi un conteur qui conte sans compter et qui a des milliers de kilom�tres dans son compteur, dont un �mouvant voyage chez les descendants des d�port�s alg�riens en Nouvelle-Cal�donie. Le Soir d�Alg�rie :Alors, �les bons contes font les bons amis� ? Kamel Zouaoui : Les contes rapprochent, ils sont un pont ! Ils tissent des liens entre les gens et transmettent des valeurs de partage et de bon sens. Le plus souvent, ils sont un lien entre ce qu�il y a de r�el et ce qui est magique, entre les g�n�rations, entre les �poques, entre �ici� et ce qu�il y a �au-dessus� de nous, entre les diff�rentes cultures et les traditions qu�ils ont � charge de prot�ger et de rendre intemporelles. Ils servent � la �construction� de l�enfant et enseignent aux adultes � ne pas oublier leur �me d�enfant. Les contes sont un miroir sur lequel on peut peindre, et les mots sont des couleurs pour t�moigner de notre patrimoine immat�riel. Le premier talent du conteur est � mon avis la sinc�rit� avec laquelle il partage son histoire. Comment ne pas devenir ami avec quelqu�un de sinc�re ? Les contes nous racontent, du plus profond de nos travers vers les plus nobles de nos qualit�s, quelle que soit la forme qu�on leur donne, ils nous accompagnent et nous offrent � chaque �coute la possibilit� de nous �red�couvrir et d��voluer encore�� Pour moi, les bons contes sont de bons amis !! Vos impressions apr�s les deux r�cents spectacles � Oran et Alger ? J�ai d�j� eu la chance de venir plus d�une dizaine de fois pour conter en Alg�rie. J�ai particip� deux fois au Festival international du th��tre � B�ja�a en 2011 et 2012. J�ai cont� � B�ja�a, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Annaba, Batna, Oran et enfin Alger ! C�est vraiment un grand bonheur de traverser l�Alg�rie sur le tapis volant du conte : l��change Depuis 7 ans, au mois de mars, se d�roule le festival du conte d�Oran, organis� par l�association du Petit Lecteur (Oran). C�est la deuxi�me ann�e que je participe � ce tr�s beau festival. Pendant une semaine, des conteurs d�Alg�rie, du Maghreb, d�Afrique noire et du bassin m�diterran�en viennent b�n�volement conter dans les �coles et les lieux importants de la ville (TRO, SDH, Promenade de l��tang). C�est vraiment un tr�s beau travail qui est fait pour les jeunes et la population ! J�ai remarqu� cette ann�e une affluence croissante vers tous les lieux o� le conte a �t� partag� et surtout une grande qualit� d��coute du public. En f�vrier, j�ai anim� un petit stage pour des adh�rents de l�Institut fran�ais d�Oran et de Sidi-Bel-Abb�s, int�ress�s par l�art du conte : 4 histoires ont �t� �labor�es, les stagiaires se sont ensuite retrouv�s une fois par semaine durant plus d�un mois, afin de travailler leurs contes, puis les �apprentis conteurs� ont pr�sent� avec succ�s le fruit de leur travail � l�occasion de la c�r�monie d�ouverture du festival (au si�ge de l�APC d�Oran ). 15 nouveaux conteurs se sont �r�v�l�s� ce jour-l�, c�est �a le bonheur, et leur talent m�a rempli de fiert� ! En quittant le festival et pour prolonger mon plaisir d��tre en Alg�rie, j�ai pr�sent� mon spectacle sur Joha ( Les pas sages d�un fou) � l�espace Plasti ( Alg�rie News) � Alger. C��tait vraiment un moment de plaisir et j�ai �t� �mu, une fois de plus, de voir l�int�r�t port�, ici aussi, au conte. Un public familial et interg�n�rationnel �tait pr�sent, attentif et exigeant ! Ce genre de moments qu�on voudrait sans fin� et que j�esp�re renouveler le plus vite possible, incha Allah ! Vous avez aussi anim� un spectacle en Nouvelle-Cal�donie... Je suis all� en Nouvelle- Cal�donie en octobre 2012 pour participer � un festival du conte dans les tribus kanaks, le festival Tembeu (la parole). C��tait un moment indescriptible au travers duquel l�importance du mot et de la parole prenaient tout leur sens ! Ensuite, j�ai eu la chance de conter pour les �coliers, dans toutes les biblioth�ques du sud du territoire. Beaucoup de belles rencontres et des �changes enrichissants ! J�ai �galement cont� dans la biblioth�que de ville de Bourail o� j�ai pu rencontrer descendants des d�port�s et d�plac�s alg�riens. Je suis rest� 3 jours dans cette ville ou demeure une part notre histoire. J��tais fier de les rencontrer et de partager des histoires avec leurs enfants. En partant, j�ai laiss� l�bas, dans les mains d�un descendant qui m�a parl� de l�Alg�rie avec passion), un caillou que j�avais ramass� en Alg�rie, dans les ruines de la maison en pierre de mon arri�re grand-m�re. L�homme m�a regard� �mu donn� un petit caillou du cimeti�re des d�port�s. Je l�ai d�pos� quelque part en Alg�rie ! Je vais retourner en Cal�donie en 2014 ! Des projets ? Je continue mon cheminement dans l�univers du conte, je vais participer � plusieurs festivals en France et je reviendrai d�but mai � Annaba pour animer la deuxi�me phase d�un stage de conte d�but� en f�vrier avec une dizaine d�adh�rents de l�Institut fran�ais de Annaba et des �tudiantes du d�partement de langue fran�aise de l�universit� de Guelma. Nous allons pr�senter leur travail dans plusieurs lieux (Annaba, Guelma, Constantine peut-�tre !) Ensuite je vais pr�parer le prochain festival off d�Avignon, qui se d�roule tout le mois de juillet. Il y a une telle �nergie en Alg�rie que j�aimerais revenir encore plus souvent pour travailler autour du conte, dans les �coles, les universit�s, partout o� il y a des �porteurs d�oreilles !�. Comment Kamel Zouaoui est devenu conteur ? J�ai commenc� le th��tre � l��ge de 9 ans. A l��ge de 25 ans, je me suis laiss� emporter par l�univers du conte. Plus r�cemment, il y a de cela deux ans, je me suis renseign� sur le village de mes parents, sur mes origines, et j�ai d�couvert qu�autrefois, les gens de mon village �taient des �bergers conteurs�. Disons alors, que je suis conteur depuis quelques g�n�rations.