À la Conférence internationale extraordinaire du Cosec à Londres, l'Ugema a présenté une liste de ses membres victimes de la répression depuis 1955. Voici les cas qui se sont produits depuis septembre 1957, tels que rapportés par la commission : l Septembre 1957 Siamour Mouhoub, président de la section de Besançon de l'Ugema, tué dans un prétendu “accident de voiture” près de Charleville (France). Malgré la demande l'Ugema, les autorités françaises refusèrent l'autopsie et la restitution du corps. Hakimi, étudiant en médecine à Grenoble, marié, père d'un enfant, a été arrêté le 17 septembre. Keramane Sadek a été enlevé et dirigé vers une destination inconnue. Ensuite, on l'a transféré à la prison civile de Barberousse. l Octobre 1957 Senaadji Mouloud, 20 ans, étudiant à l'Ecole de commerce de Clermond-Ferrand, a été assassiné. Ses meurtriers n'ont jamais été retrouvés. Bouabdellah Mokhtar, 27 ans, étudiant à la faculté de droit de Grenoble, a été arrêté, maintenu en prison pendant plus de deux mois et relâché après non-lieu. l Novembre 1957 Mohammed Khemisti, secrétaire général de l'Ugema, étudiant en médecine à l'université de Montpellier, a été arrêté à son domicile le 12 novembre et transféré à Alger. Baali Allam, étudiant en droit, président de la section de Lyon, et Belhadj Marzoug Mustapha, étudiant en sciences, furent arrêtés à leur domicile à Lyon et transférés immédiatement à Alger. Cherid Mohammed, étudiant en médecine, président de la section de Reims, a été arrêté à Douai sous l'inculpation d'atteinte à la sûreté extérieur de l'Etat. l Décembre 1957 Le 19 : perquisition du bureau national de l'Ugema par la DST et détention pendant 24 heures du secrétaire général adjoint, Taleb Chaib ; saisie de nombreux dossiers. Sidhoum Kamel, étudiant en médecine, ne pouvant s'inscrire à la faculté de médecine de Paris, ni à celle de Nancy, décida de se rendre à Bruxelles pour poursuivre ses études. Arrêté à la frontière, il fut interrogé, maltraité et, finalement, incarcéré pendant trois semaines à la prison de la Santé de Paris. Belarbi Mohammed, étudiant en sciences politiques, ancien secrétaire général de l'Ugema, ancien secrétaire général de l'AEMNA et du Comité de liaison, a été arrêté et incarcéré à la prison civile de Barberousse. l Janvier 1958 Aït Chaalal Messaoud, président, Taleb Chaib, Aoufi Mahfoud, président de la section parisienne de l'Ugema et une cinquantaine d'autres dirigeants et membres ont été arrêtés le 28 janvier à l'occasion de la dissolution de l'Ugema. Aït Chaalal, Taleb et Aoufi ont été inculpés de “menace à la sûreté extérieur de l'Etat” mais ils ont été libérés sur parole et les 50 autres relâchés après interrogatoire. Azzi Areski, étudiant en médecine à Grenoble, a été condamné à 18 mois de prison pour “menace à la sûreté extérieur de l'Etat”. l Mai 1958 Armi, étudiant en médecine à Grenoble, a été arrêté le 7 mai et immédiatement transféré à Alger, dans des circonstances qui rappellent l'affaire Khemisti. Il était parmi les 50 arrêtés en janvier et il avait été relâché sur parole après inculpation de “menace à la sûreté extérieur de l'Etat”. l Décembre 1958 Nouvelle vague d'arrestations dans toute la France, plus de 30 étudiants algériens emprisonnés pour avoir “reconstitué une ligue dissoute”, c'est-à-dire pour avoir soi-disant réformé une section clandestine de l'Ugema en France. Parmi ceux qui ont été arrêtés, ont été identifiés : À Paris : Mlles Bensmaia Zakia, Bendissari Fatma-Zohra, Kherbi Djamila, Francis Mustapha, Kara Ali et Mustapha, Kebaili Moussa, Boumaza Chérif, Boussalah Ahmed, Illes Salah, Batata Abderrahmane, Belhadj Abdelkader, Choughi Abdlhafid, Fzeri Ahcène, Kandil, Zerrouki, Cheriet Mohmoud, Harbi Ali. À Lyon : Aguercif Meziane, Abbas Mahmoud et Abdelkader, Mansouri Rachid. À Montpellier : Belhocine Saad, Yaker, Zebra Mohamed. À Nancy : Boutemène Larbi, Sidhoum Kamal. à Caen : Ghezali Ameziane. À Marseille : Benhamla Hocine, Sadek Nadir et Mustapha, Mentalechta. à Aix-en-Provence : Benikous. à Tours : Belkhelil Ahmed. Sources : Etat Major ALN