C'est, là, la conviction du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, pour qui le renouveau rural, son cheval de bataille ces dernières années, n'est plus un slogan creux mais une réalité de plus en plus tangible. Reconnaissant, néanmoins, que beaucoup reste à faire pour une professionnalisation la plus optimale possible de ce secteur-clé de l'activité économique nationale. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Rachid Benaïssa, qui inaugurait jeudi dernier, en compagnie de son collègue du gouvernement, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould-Kablia, le 13e Salon international de l'agriculture et de l'agroalimentaire Sipsa-Agrofood, était tout heureux, lui qui a pris tout son temps, près de trois heures, pour sillonner le salon, discutant à bâtons rompus avec nombre d'exposants aussi bien nationaux qu'étrangers. Seule fausse note dans cette ambiance bon enfant, le ministre n'a pas été très attentif et sensible, comme il a l'habitude de le faire, à l'égard du cri de détresse, et c'en est un, de nombre d'éleveurs de vaches laitières de la wilaya de Souk-Ahras qui voulaient l'interpeller sur leur souci majeur qui, disent-ils, «nous empoisonne la vie». A savoir la problématique de l'écoulement de leur lait pour les besoins de sa transformation, la marge bénéficiaire de deux dinars étant jugée «dérisoire». Et à l'issue de cette visite, Benaïssa n'a pas manqué de soutenir que «l'agriculture algérienne a enclenché le mouvement de mutation souhaité». Avec comme appui à son assertion, en fait sa conviction profonde, le fait, dira-t-il, d'avoir «décelé aujourd'hui beaucoup de bonnes intentions» et appris que «plusieurs sociétés avaient été créées». Une dynamique qu'un autre indicatif, et non des moindres, atteste on ne peut plus clairement : l'affluence aussi bien des professionnels que du grand public, soit le simple consommateur, aux nombreuses manifestations dédiées à l'agriculture et à l'agroalimentaire enregistrée. Il a souligné que l'année 2013 a connu plusieurs salons et manifestations en relation avec l'agriculture et l'agroalimentaire, qui ont enregistré une grande affluence des professionnels et du grand public. «C'est un indicateur positif», estime-t-il. Mais cela ne doit pas, sous-entendra le ministre, nous donner des «ailes» et «dormir sur nos lauriers» car cette mutation a besoin, poursuivra-t-il, de davantage de professionnalisme et de savoir-faire», mettant le doigt sur le fait que des filières agricoles comme le lait, l'aviculture, la pomme de terre et la céréaliculture sont en «progression». A noter, enfin, que le 13e Sipsa-Agrofood enregistre une hausse sensible en matière de participation par rapport à l'édition de l'année dernière puisqu'ils sont, cette année, 550 exposants, dont 350 venus d'une trentaine de pays, à y prendre part.