Jugurtha Hamroun, joueur à vocation offensive de Kardémir Karabükspor, est le seul footballeur professionnel algérien à évoluer cette saison au championnat de première division turque. Sélectionné en équipe U23 au tournoi qualificatif pour les JO de Londres, ce brillant technicien, surnommé le «prince de Bulgarie» où il a endossé le maillot du Burgas en 2011, après douze années passées à Guingamp, est en train de rebondir avec son nouveau club turc où il jouit quasiment du statut de titulaire avec une trentaine de matchs dans les jambes. On l'a rencontré à Bouzeguène où son village d'Ihitoussène l'a honoré vendredi. Le Soir d'Algérie : Après le championnat de Bulgarie, te voilà en Turquie jusqu'en 2014. Comment se présente pour toi ce challenge ? Jugurtha Hamroun : Après une période d'adaptation qui s'est relativement bien passée, puisque j'ai été aligné une trentaine de fois cette saison, j'espère confirmer en mieux mes prestations la saison prochaine, d'autant que je jouis de la confiance de mon coach. Chose qui n'est pas facile car ce championnat est nettement plus relevé qu'en Bulgarie. J'évolue avec trois internationaux, un Togolais, un Congolais formé au PSG et un Turc. Comment s'est comporté ton club dans ce championnat qui comporte de gros calibres comme le Fenerbahce et Galatasaray ? On a eu un excellent départ sanctionné par une 6e place au classement avant d'enchaîner sur une série noire qui nous a enfoncés dans les profondeurs du classement, mais on a su se ressaisir à la fin et assurer le maintien. On a battu chez eux Fenerbahce et Galatasaray. Karabükspor est un club professionnel qui évolue dans de bonnes conditions et une bonne ambiance. Cela dit, le championnat turc est d'un niveau très relevé avec des participations régulières en Ligue des champions, quand on voit Fenerbahce en demi-finales de cette compétition. C'est un championnat qui attire de grands noms du football comme Drogba, Keita et Meireles. On est en tout et pour tout quatre Maghrébins à y évoluer cette saison. Un retour sur le tournoi olympique du Maroc et la mauvaise prestation de la sélection olympique dont tu faisais partie. J'ai tiré beaucoup d'enseignements de cette expérience internationale. Je pense qu'on aurait pu faire mieux. On s'est battus avec nos armes et donné le meilleur de nous-mêmes, c'est le principal. Pour le reste, je pense que c'est un tout. Tu ambitionnes de porter un jour le maillot national ? C'est le rêve de tout joueur de porter un jour les couleurs nationales. Et c'est le cas des joueurs professionnels évoluant dans les championnats étrangers et qui n'oublient pas leurs racines. Un mot sur l'hommage qui t'a été rendu par ton village, quel conseil donnes-tu aux jeunes footballeurs ? J'ai été ému par cet hommage. C'est un honneur pour moi que d'être honoré par les miens. Au tournoi du Maroc, mon cœur battait à l'unisson avec tous les Algériens. J'espère servir d'exemple pour les jeunes auxquels je dis que la réussite est toujours au bout de l'effort, du sérieux et de la volonté.