Si les membres de la filière avicole ont exprimé, hier, leurs besoins en termes de mesures en faveur de l'activité, Rachid Benaïssa s'est pour sa part estimé favorable à une reconduction urgente de l'exonération des taxes, avec cependant une obligation de résultats pour les intervenants de la filière. Les exonérations concédées ont déjà coûté à l'Etat 15 milliards de dinars, selon le ministre. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Le ministre de l'Agriculture a, ainsi, annoncé la reconduction de l'exonération de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole, une mesure qui sera accompagnée d'un dispositif de suivi et de contrôle, a-t-il précisé. Réuni ce jeudi en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid naïssa, le comité interprofessionnel de la filière avicole a exposé les difficultés de la profession et proposé notamment la reconduction des mesures prises en faveur de la filière. En marge de la rencontre, M. Aïdouni, président du comité a annoncé que les membres du Conseil interprofessionnel de la filière avicole discuteront les avantages que pourra apporter l'instauration de la prime de productivité avant de soumettre une proposition au ministère de l'Agriculture. Les différents intervenants se sont aussi estimés favorables à la révision à la hausse de la prime de stockage afin d'encourager les propriétaires de chambres froides à adhérer au Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Mohamed Aïdouni a également demandé au ministère de prendre les mesures nécessaires afin d'éviter les expériences précédentes de manque de poussins. Les intervenants en amont et en aval de la filière étaient unanimes à revendiquer la reconduction des exonérations. A cet effet, le ministre de l'Agriculture a déclaré que la reconduction des exonérations est nécessaire en vue de permettre à la filière de se développer. «Je vais défendre la mesure qui sera présentée prochainement au gouvernement. Il faut encourager les intervenants de la filière qui sont pour la plupart des privés afin de pouvoir développer et renforcer leurs capacités de production», a expliqué le ministre. S'agissant des exonérations, il a indiqué qu'il s'agit de mesures urgentes et que des décisions seront prises d'ici le mois de septembre avant de les inclure dans la prochaine loi de finances (2014). Le ministère reconduit ainsi les décisions prises en 2012 en faveur de la filière. Rachid Benaïssa a, toutefois, rappelé aux intervenants qu'ils ont signé une charte en 2012 et leur a demandé de présenter un état d'avancement de l'application de ce texte et d'expliquer aussi les fluctuations des prix en dépit de leurs engagements à œuvrer pour leur stabilité. Les intervenants dont les importateurs, éleveurs, et producteurs d'aliments notamment ont chacun mis en avant les insuffisances des autres segments de l'activité. Ils ont, de ce fait, signalé la faible adhésion des abattoirs au système Syrpalac puisque sur 15 abattoirs agréés disposant d'importants moyens de stockage, seuls deux ont répondu favorablement. Ils ont, ainsi, appelé à l'augmentation de la prime de stockage de 2,92 DA à 7 DA le kilogramme. Ceci d'autant que les privés sont réticents à l'adhésion au Syrpalac et ont besoin donc d'un encouragement, selon des intervenants. Ces derniers mettront aussi en avant la désorganisation de la filière, le gaspillage des aliments, le manque de professionnalisme, ainsi que l'absence de mesures de sécurité pour les éleveurs en cas de hausse de l'offre. Le président du conseil a, par ailleurs, annoncé que les réélections des instances sont en cours et seront achevées en octobre prochain.