De la bouche d'un enseignant cela laisse songeur : «les effets collatéraux de la gestion de l'ex-ministre de l'Education nationale, affaire de la triche au bac qui va planer sur toutes les classes de terminale et peser sur les enseignants, surcharge des classes au-delà du supportable, le blocage pour une vraie réforme de l'enseignement accordant la priorité à l'analyse et la compétence et consacrant la pédagogie au-dessus l'administration...». C'est ainsi que succinctement nous avons pu résumer l'état d'esprit d'un enseignant du secondaire à Oran. Et de manière directe ces réflexions sont au cœur de la rentrée scolaire à Oran, qui s'annonce tendue. En terme de chiffres il faut retenir en premier lieu un déficit d'enseignants, une cinquantaine de postes à pourvoir à l'échelle de la wilaya dans nombre de matières notamment scientifiques, et en français. Plus de 300 000 élèves tous paliers confondus, à accueillir ce 8 septembre, surcharge des classes jusqu'à 45 élèves notamment dans le moyen et le secondaire. Parmi les établissements devant être réceptionnés nombre d'entre eux ne pourront l'être à temps : 17 lycées dont les inscriptions remontent à 2009, sont annoncés comme étant prêts pour ouvrir leurs portes. Une situation similaire dans le palier moyen, avec 17 CEM en instance d'achèvement alors que 40 écoles sont en souffrance. Du point de vue social, la précarité s'accroît avec ce chiffre de 30 000 demandes dans la daïra d'Oran pour bénéficier de l'aide de 3 000 DA octroyée aux nécessiteux.... Le déficit en cantines scolaires est aussi criant d'autant que la wilaya d'Oran a imposé depuis deux ans le système de la journée continue dans moult établissements, mais beaucoup ont fini par l'abandonner. Si l'on considère en plus les tensions du côté des organisations syndicales qui en sont toujours à revendiquer des augmentations salariales, une gestion transparente des œuvres sociales et une révision de la réforme visant à alléger les programmes dans presque tous les paliers particulièrement le secondaire. Cette nouvelle année scolaire risque de ne pas être de tout repos pour tout le monde, élèves, enseignants et parents.