L'ancien candidat à la présidentielle égyptienne Amr Moussa a été élu hier président du «Comité des 50», qui a entamé ses travaux de révision de la Constitution suspendue par l'armée lors de la destitution du président islamiste Mohamed Morsi. Lors de cette session inaugurale qui se tient dans l'enceinte de la Choura (Chambre haute), M. Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe, a été élu devant Sameh Ashour, président du syndicat des avocats et chef du parti Arabe Nassériste. M. Moussa, qui avait été ministre des Affaires étrangères de Hosni Moubarak, l'a emporté avec 30 voix, contre 16 pour son adversaire et deux abstentions. Le «Comité des 50», composé de 50 personnalités principalement issues des courants libéraux et de gauche, devait aussi élire les adjoints du président et former plusieurs commissions. Seul un représentant du courant islamiste était présent, l'intellectuel Kamel al-Helbaoui, ancien dirigeant des Frères musulmans. Bassem al-Zarqa, vice-président du parti salafiste Al-Nour, unique force islamiste associée à la destitution de M. Morsi, était absent. Ce comité a désormais 60 jours pour remettre la version finale de la Constitution amendée au président par intérim, qui aura alors 30 jours pour annoncer la date d'un référendum. L'actuelle Constitution avait été adoptée en décembre par référendum mais elle était soupçonnée d'ouvrir la voie à une islamisation de la législation, et sa révision représente l'un des principaux chantiers prévus par la feuille de route présentée par l'armée pour la transition. Parmi les 50 membres se trouvent des représentants des institutions religieuses du pays, de la société civile, du mouvement Tamarrod — à l'origine des manifestations monstres du 30 juin sur lesquelles s'est appuyée l'armée pour déposer M. Morsi le 3 juillet — de même que de l'armée, de la police, des syndicats, des étudiants et des femmes. Les Frères musulmans, dont M. Morsi est issu, considèrent les nouvelles autorités comme «illégitimes» et ont refusé de participer à la transition. Fin août, un premier comité composé de quatre professeurs d'université et de six magistrats avait préparé des amendements à la loi fondamentale, sur lesquels le «Comité des 50» doit désormais plancher.