L'école ne constitue pas la priorité numéro un en Algérie. L'aveu est du premier responsable du secteur qui déplore que l'attention soit davantage accordée au logement ou à la construction d'hôpitaux ou d'universités. Le ministre de l'Education, qui donnait hier le coup d'envoi de la rentrée scolaire, était également l'invité de la Chaîne III de la Radio nationale, l'occasion d'évoquer les nombreux chantiers qui attendent le secteur. Pour Baba Ahmed, le bilan d'étape effectué par son département a permis de mettre à nu plusieurs dysfonctionnements. Premières mesures annoncées : celles en faveur de l'allégement du cartable et l'aménagement des horaires dans le cycle moyen. Une circulaire sera signée afin d'instaurer un emploi du temps pour permettre à l'élève de ne transporter que les affaires et les livres utilisés dans une seule journée. Que devient le projet d'installer des casiers dans les écoles ? Baba Ahmed répond que cela était tributaire des moyens financiers des communes. Dans certaines écoles, l'expérience est déjà lancée alors que dans d'autres, elle est encore au stade de l'intention au regard de la faiblesse des ressources des communes. Il faudra attendre au moins deux années, dira le ministre, pour voir l'expérience généralisée. Et la tablette ? Il faudra patienter pas moins d'une décennie pour voir enfin les petits écoliers dotés de cet outil. En attendant, le ministère de l'Education compte installer une commission nationale des programmes qui devra se pencher sur le contenu. Un projet de texte relatif au Conseil national des programmes est en cours d'élaboration. Ledit Conseil sera doté de plus de prérogatives pour apporter les changements nécessaires aux programmes et au volume horaire. Il verra le jour dans deux ou trois mois. Pas question, en attendant ses conclusions, de supprimer des matières car cela supposerait la suppression de postes d'emploi. Le ministre de l'Education lui préfère un allégement des horaires des matières jugées moins importantes. Baba Ahmed reconnaît néanmoins un manque d'enseignants notamment en langues anglaise et allemande, en avouant que l'année passée, des élèves avaient été dispensés de l'examen d'allemand au baccalauréat. Il annonce néanmoins l'introduction de l'enseignement de la langue italienne pour la première fois dans les établissements scolaires algériens au regard des demandes exprimées.