Finie la circulation fluide à Alger, les trajets entre la banlieue et le centre-ville en quelques minutes. C'est la rentrée sociale. Les embouteillages reviennent. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Conducteurs, prenez votre mal en patience. Les artères de la capitale, très fluides durant les dernières semaines, période de vacances pour nombre d'Algériens, ne le sont plus. Circuler en voiture entre la banlieue et le centre-ville, rouler sur le bitume d'Alger en quelques minutes devient moins facile. En effet, c'est la rentrée sociale. Les vacances sont déjà finies. Les écoles, les collèges et les lycées ont rouvert leurs portes, dimanche dernier. Comme chaque année, le défilé de voitures se poursuit, inlassablement, devant les établissements scolaires. Des conducteurs s'arrêtent le matin pour y déposer leurs enfants, à midi ou en fin de journée pour les ramener. Ce qui freine la circulation, les autres conducteurs étant contraints à l'attente, témoignant de leur impatience parfois à coup de klaxons ou en pestant. C'est également la rentrée pour les fonctionnaires et autres catégories de travailleurs, de retour de congés et qui vont rejoindre les cohortes de conducteurs obligés de se lever tôt pour rejoindre plus rapidement leurs lieux de travail ou d'attendre des heures pour rentrer chez eux. A condition de sortir à l'aube ou de résider à proximité de leurs bureaux, magasins ou ateliers, les travailleurs peineront pour arriver à l'heure à leurs lieux de travail. La circulation est freinée, outre qu'elle se complique dans certaines artères où la chaussée est encombrée de véhicules stationnés des deux côtés. Les conducteurs stationnent sans respecter la règle du stationnement (jours pair et impair). Des conducteurs, de n'importe quel âge qui font fi du minimum de courtoisie, de patience, enfreignant les règles au vu et au su de tout le monde, parfois même des policiers. Les chauffeurs de bus, privés et même publics, les chauffards, conduisent sans aucun respect pour les autres conducteurs et les piétons, s'arrêtant intempestivement, abusant de la règle de la priorité... La circulation devient plus lente, dans toutes les artères et aux carrefours, notamment ceux où les feux de signalisation font défaut. Certes, des policiers tentent de réguler la circulation, sans toutefois y parvenir, voire en la rendant davantage compliquée. Or, la circulation devient moins fluide, très lourde au niveau des barrages de police ou de gendarmerie, notamment ceux placés au niveau de la côte à Bir Mourad-Raïs, au niveau des Bananiers à Bab Ezzouar ou à l'entrée d'El Harrach sur la première Rocade sud d'Alger... Certes nécessaires du point de vue de la sécurité et du maintien de l'ordre public, des barrages qui constituent en fin de compte d'immenses points noirs, des goulots d'étranglement pour les conducteurs désireux d'entrer à Alger. Venant de l'est ou de l'ouest du pays, en temps record grâce aux tronçons déjà ouverts de l'autoroute Est-Ouest, des conducteurs se retrouvent contraints de subir de longues files d'attentes au niveau de ces barrages, perdant de préciseuses heures. Et cela même si d'autres tronçons de cette autoroute subissent actuellement des travaux de réhabilitation ou d'extension, programmés ou pas mais au grand dam des conducteurs. Voire, s'il est aisé relativement d'accéder à la capitale, et ceci est valable pour les autres grandes villes du pays, y circuler devient par contre plus difficile, moins rapidement. En l'absence d'un plan de circulation urbaine bien défini, cohérent avec la configuration de la ville, l'évolution du parc automobile et à même d'être efficace, la circulation devient davantage inextricable dans les quartiers situés en hauteur, dans les dédales du Vieil Alger ou au niveau des nouvelles cités, aux rues non encore goudronnées. Certes, le réseau routier a changé durant la dernière décade, nombre de trémies, de voies express et de contournements ont été réalisés et ouverts à la circulation. Toutefois, un réseau routier qui reste encore inadapté au trafic routier, au flux de véhicules dont le parc ne cesse de se renouveler, de croître, provoquant ainsi d'immenses et récurrents embouteillages, faute justement de plan de circulation. Mais aussi en l'absence de moyens de transports alternatifs, les bus et taxis ne suffisent pas à répondre à la demande. Et cela même si le métropolitain ainsi que le tramway d'Alger ont été mis en service durant les deux dernières années, en attendant d'être ouverts sur d'autres tronçons. Ce qui facilite les déplacements dans le centre-ville pour les conducteurs, au moins ceux qui trouvent une place de parking disponible, sécurisée et à un tarif correct, sans avoir à subir le diktat ou les menaces de certains gardiens autoproclamés. C'est le retour des embouteillages, un enfer à subir jusqu'à l'été prochain.