Le président de la CNCPPDH, Farouk Ksentini, n'a pas mâché ses mots hier, sur les ondes de la Chaîne III : «Je me sens humilié à chaque fois que je rentre dans un hôpital algérien». Le président de la Commission nationale consultative de la promotion et de la protection des droits de l'homme semble scandalisé par ce qu'il appelle «le fléau de la bureaucratie» qui, à ses yeux, perpétue «le handicap de la vie économique et sociale du pays». Invité de la rédaction de la radio Chaîne III, Farouk Ksentini est rentré directement dans le vif du sujet : «Il faut choisir très vite un instrument et l'employer pour se débarrasser de la bureaucratie dans l'administration algérienne.» Pour exprimer sa désapprobation, il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère : «La bureaucratie est tellement ancrée dans nos mœurs qu'elle me fait rappeler l'administration chinoise de Mao Tse-Tung, durant les années 1970.» Néanmoins, ce dernier pense qu'il «sera difficile d'en découdre car les mauvaises habitudes se sont depuis longtemps installées». Mais comme il y a, de son avis, volonté politique à sortir de ce mode de gestion, l'occasion est à saisir. Abordant le service public, Farouk Ksentini s'est voulu encore plus offensif : «Je me sens humilié à chaque fois que je rentre dans un hôpital algérien. Lorsque je vois l'état des lits, la saleté, le désordre et les malades se plaindre, je me dis que le peuple algérien ne mérite pas cela.» Enfin, le président de la CNCPPDH, qui affirme avoir déjà adressé au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un rapport détaillé dans ce sens, pense qu'il y a eu des efforts sur le plan budgétaire, mais comme le mal est très profond, cela reste insuffisant.