Le traitement des eaux usées ainsi que la lutte contre les inondations représentent un véritable casse-tête au niveau de la capitale et de sa périphérie. Ces deux points noirs seront, toutefois, maîtrisés à moyen terme, ont assuré les ministres des Ressources en eau et de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire en visite à Alger. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Avec la livraison et la mise en service des projets en cours, il n'y aura plus d'eaux usées rejetées dans la nature et dans la mer à l'horizon 2018, ont promis hier, Hocine Necib et Dalila Boudjemaâ. Actuellement, 60% des eaux usées sont traitées et atteindront 90 % de taux de traitement en 2015. La tournée des deux responsables les a menés vers des projets destinés à éradiquer les «points noirs» qui menacent aussi bien la santé des citoyens que les écosystèmes. Selon le ministre des Ressources en eau, les infrastructures en question ont un impact direct sur l'environnement. Ceci implique, donc, une collaboration continue entre les deux secteurs. S'agissant de l'eau potable, Hocine Necib a assuré qu'avec un système de distribution de H24, Alger est l'une des villes méditerranéennes les plus sécurisées, en alimentation en eau potable. Selon le ministre, ce sont 1 852 000 m3 d'eau qui peuvent être mobilisés quotidiennement dans la capitale, soit plus que les besoins exprimés qui sont estimés à 900 000 m3/jour. Il annoncera, aussi, la mobilisation de 83 milliards de dinars pour l'assainissement et la protection des villes contre les inondations. Il s'agit aussi de porter la capacité d'épuration à des niveaux plus importants et de lutter contre les maladies à transmission hydrique. Pour ce qui est des travaux d'aménagement de l'oued El Harrach, ils seront finalisés en 2015, selon les deux responsables. Entre-temps, le projet une fois finalisé, permettra de réduire les inondations et sera inséré dans l'espace urbain et dans l'aménagement de la baie d'Alger. L'objectif le plus important demeure, toutefois, la dépollution de l'oued, l'assainissement de la qualité de ses eaux ainsi que la restauration de la biodiversité sur le site. Pour Hocine Necib, il s'agit ni plus ni moins que de «l'œuvre du siècle», qui donnera un nouveau visage à la capitale. Ce seront ainsi 600 000 hectares d'espaces verts qui seront récupérés, dont 50% seront réservés aux activités de loisirs et de sport, avec des terrains de sport, des piscines et des jardins flottants. Par ailleurs et en été, quand il n'y aura pas d'écoulement dans l'oued, ce sont 90 000 m3 d'eau traitée de la station de Baraki qui viendront s'écouler dans l'oued qui sera navigable et qui serviront notamment à préserver les écosystèmes. Enfin selon les deux responsables, le projet dispose aussi d'un système de protection contre les inondations. Pour ce qui est de la station de traitement des eaux usées de Baraki, elle bénéficie d'un programme d'extension qui portera sa capacité de traitement de 900 000 m3/jour équivalent habitants à 1,8 million d'habitants. Le traitement passera aussi de 150 000 m3/jour à 300 000 m3 par jour. Demeurera, toutefois, la problématique des quantités importantes de boue qui résulteront de l'opération de traitement. Ces dernières représentent selon Jean-Marc Jahn, président-directeur général de la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger, 100 000 tonnes par an dont «il faudra se débarrasser». Déchets qui nécessitent donc une filière d'élimination selon le responsable. Dalila Boudjemaâ dira à ce propos que s'agissant des boues contaminées, l'entreprise Lafarge a accepté de les prendre en charge en vue de les incinérer dans ses fours. La ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire a annoncé par ailleurs, qu'est prévu l'aménagement d'une partie de l'oued El-Harrach. Ainsi, une étude est en voie de finalisation et prévoit le traitement des eaux usées industrielles qui proviennent de l'amont de l'oued. Ainsi, toutes les usines de la région, devraient se doter d'un système de prétraitement des déchets. Elle a, à cet effet, annoncé la mise en place de deux stations, l'une à Oued Smar et l'autre à Baraki qui se chargent du traitement de ces eaux. Ces rejets, une fois traités, seront évacués vers Oued El harrach selon les normes universelles, a précisé Dalila Boudjemaâ.