La rue gronde à Bouira. Pas moins de cinq sièges d'APC ont été fermés par les citoyens mécontents durant la semaine dernière. Ainsi, la première commune à avoir vécu les troubles fut celle d'Ahl-Ksar où des émeutes avaient éclaté une semaine auparavant et ont été marquées par l'arrestation de 11 jeunes dont trois ont été placés sous mandat de dépôt. Depuis ces arrestations, la population et en soutien à ces jeunes qui n'avaient fait qu'exprimer un ras-le-bol généralisé au sein de cette commune marginalisée, a multiplié des actions de rue pour exiger leur libération. La dernière action entreprise a été une grève générale au niveau de cette commune, située à 20 km au sud-est de Bouira, ponctuée par une marche au chef-lieu de wilaya de Bouira. L'autre commune à vivre des scènes de troubles durant la même semaine a été Aïn Bessem, située à 25 kilomètres au sud-ouest de Bouira. Des dizaines de postulants aux logements sociaux ont procédé, juste après l'affichage de la liste des bénéficiaires, à la fermeture des sièges de l'APC et de la daïra, le mardi dernier pour protester contre leur exclusion. Bien que les protestataires réclament l'annulation de la liste, les responsables de la daïra ont expliqué aux protestataires que la seule solution pour leur mécontentement est la voie de recours à déposer au niveau de la wilaya. Dans la commune d'Aomar, à 22 kilomètres au nord-ouest de Bouira, ce sont les citoyens du village Krarib qui ont procédé pendant deux jours à la fermeture du siège de l' APC pour protester contre la dégradation du cadre de vie au niveau de leur village , particulièrement la dégradation de la chaussée du CW25 qui relie le chef-lieu de la commune à leur village. A Taghzout, pendant la journée de lundi dernier, des dizaines de jeunes ont procédé à la fermeture du siège de cette APC, située à 10 kilomètres au nord-est de Bouira, pour demander le retour au sein de l'exécutif d'un élu MPA qui avait démissionné de son poste le 11 août dernier et dont la demande a été acceptée, selon l'intéressé d'une manière expéditive, alors que les élus FLN qui détiennent cette APC parlent d'une procédure réglementaire qu'ils avaient suivie. En tout état de cause, le chef de daïra qui a été saisi de cette affaire a décidé, durant la même journée, de surseoir à cette démission ainsi que l'annulation de l'arrêté portant fin de détachement de l'intéressé. Enfin, dernière commune à vivre des troubles durant la semaine, est M'chedallah. Le siège de cette APC, chef-lieu de daïra, a été fermé jeudi dernier par des jeunes se proclamant du programme «Blanche Algérie» financé par la DAS mais dont les projets sont distribués par l'APC. Selon ces jeunes mécontents, l'APC n'aurait pas respecté la liste envoyée par la DAS.