Par Kader Bakou Autrefois en Algérie, les gens appelaient (ou surnommaient) «Tarass Boulba» toute personne au crâne rasé en «boule à zéro». Tarass Boulba est un personnage du roman historique éponyme de Nicolas Gogol publié en 1843 et dont une première version est parue en 1835 dans le recueil Mirgorod. Il raconte l'histoire du cosaque zaporogue Tarass Boulba et de ses deux fils Andreï et Ostap qui vont d'Ukraine vers la Pologne. Les Cosaques, au nom de la foi orthodoxe, sont en guerre contre la Pologne. Andreï qui cherche à rejoindre Natalia, la fille du gouverneur, passe à l'ennemi. Tarass Boulba le découvre sous l'uniforme polonais et le tue lui-même d'une balle dans la poitrine. Les Polonais capturent Ostap et l'exécutent publiquement. C'est surtout le cinéma qui a fait la célébrité du personnage et du surnom «Tarass Boulba» en Algérie. Le roman de l'auteur de la pièce Le Revizor a fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques dont Tarass Boulba (France) de Alexis Granowsky en 1936 et Tarass Bulba (Russie) de Vladimir Bortko sorti en 2009. Mais c'est certainement le film américano-yougoslave de J. Lee Thompson, avec Yul Brynner et Tony Curtis, sorti en 1962 qui est le plus connu en Algérie et à travers le monde. Ce personnage cosaque robuste et belliqueux a aussi fait l'objet d'adaptations en bandes dessinées. Dans le domaine musical, le compositeur tchèque Leos Janácek a composé une rhapsodie pour orchestre basée sur l'œuvre de Gogol. En 1952, Reinhold Glière a composé un ballet intitulé Tarass Boulba opus 92. Il y a aussi l'opéra Taras Boulba du compositeur ukrainien Mykola Lyssenko. Avez-vous un «Tarass Boulba» dans votre quartier ? K. B.