A peine un mois après sa nomination a la tête du secteur de la santé, Abdelmalek Boudiaf semble décidé à redresser la situation des infrastructures du secteur et plus spécialement des services hospitaliers. Affirmant vouloir mettre les gestionnaires et autres spécialistes devant leurs responsabilités, le ministre impose une feuille de route aux responsables. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) C'est tambour battant que le nouveau ministre de la Santé mène ses sorties sur le terrain avec comme objectif d'inspecter les services du secteur sur le territoire national en quelques semaines. Il parlera d'ailleurs lui-même hier, «d'opérations coups-de-poing» qui permettront de redresser la situation et d'améliorer les services de santé. Réunissant hier les directeurs de wilayas, il a déclaré sa volonté «de les réunir tous pour leur rappeler leur mission et mettre un terme à la démission des intervenants qui gangrène le secteur». Pour Abdelmalek Boudiaf, «tous doivent faire de leur mieux pour venir à bout de la bureaucratie à l'origine du dysfonctionnement du secteur.» Le ministre de la Santé a ainsi annoncé la mise en place d'une feuille de route spécifique à chaque établissement et à l'intention des gestionnaires qui auront ainsi à redresser la situation de leurs structures. Ainsi et ce sera sur la base des lacunes constatées lors des opérations d'inspections que des mesures de correction sont proposées et un échéancier fixé pour leur mise en œuvre, a déclaré le ministre. Ce seront les directeurs de wilaya qui auront à veiller à la mise en œuvre de ces feuilles de route. «Des inspections sans préavis seront menées et toutes les sources d'information seront exploitées pour suivre les indicateurs du redressement du secteur de la santé dans votre wilaya», a expliqué le ministre aux responsables présents. Ainsi et à court terme, les évaluations porteront notamment sur les urgences médico-chirurgicales, la prise en charge de la maternité, le respect des horaires de travail et de garde, l'hygiène, la prise ne charge du cancer, ainsi que sur la disponibilité des produits pharmaceutiques. Le ministre mettra en évidence «les moyens importants mis en œuvre par l'Etat pour le secteur et la nécessité de ce fait d'un bond qualitatif et quantitatif ainsi que plus de rigueur en matière de management des ressources humaines et matérielles». A cet effet, le ministre dira qu'il ne veut plus entendre parler de la non disponibilité des médicaments et des vaccins, assurant que les commandes des structures hospitalières doivent impérativement être faites à temps en vue d'éviter les pénuries. Pour Abdelmalek Boudiaf, les médicaments et les vaccins son disponibles au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux. Le ministre appellera aussi les directeurs de wilaya à réunir, chaque dimanche, les responsables des structures hospitalières en vue de faire un point de situation sur la gestion et la prise en charge des malades. Evoquant aussi le volet formation, le ministre a annoncé qu'il bénéficiera d'une attention particulière et touchera aussi bien les gestionnaires que les médecins notamment dans le cadre de la formation continue. Il évoquera aussi l'intervention de spécialistes étrangers pour la prise en charge de ces formations dans le cadre du jumelage sud-nord. Les problèmes de prise en charge du cancer réglés d'ici mars ? Pour ce qui est de la question sensible de la prise en charge délicate des malades atteints du cancer, le ministre a assuré que les difficultés seront aplanies d'ici le mois de mars prochain. Il évoquera ainsi le fonctionnement au niveau des centres de prise en charge des cancéreux dont ceux de Blida, d'Alger et de Ouargla, qui selon le ministre, atteindront une vitesse de croisière dans les prochains mois. Il a aussi annoncé l'acquisition de nouveaux accélérateurs pour la prise en charge de la radiothérapie ainsi que la réparation de ceux qui connaissent des pannes. Ceci à travers la désignation de deux entreprises spécialisées dans les centres anticancéreux. Le «nouveau plan» du ministre réussira-t-il à assainir la situation et à assurer une prise en charge correcte des malades atteints du cancer ? Il s'agit notamment de ce fait d'arriver à la disponibilité des médicaments et la prise de rendez-vous dans des délais respectables pour les soins. S'agissant des syndicats du secteur, Abdelmalek Boudiaf a assuré leur avoir envoyé un message en vue de les rassurer sur le fait de vouloir répondre à leurs revendications selon les possibilités. «J'ai tenu à leur préciser que les portes du dialogue sont ouvertes. Ils m'ont affirmé qu'il y avait des difficultés dans les relations avec certains responsables et je tenterai donc de les recevoir moi-même», a assuré le ministre.