Le gouvernement, se targuant pourtant fort d'une coalition partisane, n'aura pas eu, avanthier, l'aisance coutumi�re � r�ussir le test parlementaire. Les locataires de l'h�micycle Zighout-Youcef ont atti�di les ardeurs lib�rales du ministre des Finances, M. Benachenhou, en charcutant, l'expurgeant de sa substance essentielle, sa copie de projet de loi de finances 2005. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - C'est assur�ment la mort dans l'�me, les certitudes �branl�es que le premier argentier du pays assistait � son texte minutieusement �labor� subir la censure parlementaire. Forc�, ainsi, de conc�der la d�faite, le ministre des finances se consolera par se d�fendre d'�tre l'unique artisan du projet de loi. "Je ne suis pas ici en tant que ministre des Finances. Je suis le repr�sentant de tout un gouvernement", s'est-il r�sum� � affirmer � la presse. L'affirmation, si elle peut r�conforter un tant soit peu son auteur, ne change rien, cependant, aux termes du probl�me que cette "d�sob�issance" parlementaire inhabituelle pose au gouvernement qui, indubitablement, prend, apr�s ce revers, conscience de l'�tendue de l'obsolescence du socle politique tripolaire le composant. La discipline singuli�re des d�put�s RND, qui s'est voulue appui sans r�serve au projet de loi de finances 2005 tel que con�u par le gouvernement, aura ajout� � l'apparent d'une coalition parlementaire en mal de solidarit�. Le Front de lib�ration nationale (FLN) et le Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP) ont, � travers l'attitude de leurs parlementaires, fourni la preuve irr�fragable de la d�su�tude du montage tripartite qui a pr�sid� � la constitution du gouvernement. Pour autant, cet �tat de fait, aujourd'hui d'une visibilit� �clatante, ne surprend gu�re les observateurs avertis de la sc�ne politique nationale qui, lucides, ont pr�dit l'�rosion in�luctable de la coalition gouvernementale. Pour h�t�roclite qu'il est et n'ob�issant � aucune convergence id�ologique ou programmatique, l'�chafaudage privil�gi� pour fa�onner l'ex�cutif devait, en effet, forc�ment p�ricliter. Et avec ce qui vient de se produire au moment de l'examen et du vote � l'APN de la loi de finances 2005 c'est, du coup, le processus de construction de l'alliance pr�sidentielle qui est sabord�. L'occasion a offert de constater qu'il n'y a pas que la divergence dogmatique qui mine la solidarit� gouvernementale. Les param�tres de m�sentente entre le trio de partis se proposant de fournir commun�ment une assise politique � l'action pr�sidentielle sont proportionnellement �quivalents aux dossiers engageants sur lesquels ce dernier aurait � se prononcer. Exemple : le Rassemblement national d�mocratique a vot� contre l'interdiction de l'importation du vin. Le Mouvement pour la soci�t� pour la paix et le Front de lib�ration nationale ont vot� pour le maintien de la disposition du projet de loi reconduisant l'interdiction. Le d�bat autour des amendements propos�s au code de la famille avait produit, rappelons- le, la m�me fracture au sein de la coalition gouvernementale et, partant, de l'alliance pr�sidentielle. L'incons�quence politique qui consiste � soutenir par le discours le programme du pr�sident et s'en d�marquer d�s qu'il s'agit par l'acte ajoute au kafka�en de l'univers politique que garnissent les partis de l'alliance pr�sidentielle. Ils appuient en tant que membres du gouvernement l'adh�sion � l'OMC et votent � travers leurs segmentations parlementaires des dispositions de loi pouvant rendre cette derni�re caduque. Le pr�sident de la R�publique composera-t-il encore pour longtemps avec un tel conglom�rat de courtisans ?