Par Kader Bakou Les gens du Sud ont, eux aussi, perdu leur légendaire sagesse et leur bon sens. Le Sahara, jadis, était un jardin florissant avec de grands lacs. Des fauves, des antilopes, des buffles, des girafes et des antilopes y vivaient. Nos ancêtres, les artistes, nous ont laissé des témoignages de cette ère verte, à travers les peintures et gravures rupestres du Tassili et d'autres régions du grand Sud. Nos ancêtres, qui étaient intelligents, ont réalisé ces «tableaux» sur la partie des roches qui n'était pas exposée aux vents dominants. Ceci a fait que leurs œuvres en mieux résisté à l'usure du temps et de la nature. Plus tard, le sud de notre pays est devenu un aride désert, un processus qui a dû s'étaler sur une longue période. Ses habitants, ceux qui n'ont pas émigré vers le Nord ou vers l'Afrique centrale, se sont adaptés au climat et aux rudes conditions de vie du Sahara. Dans les immensités plates du Sahara, le vent souffle fort, car il n'y a pas de forêts qui le brisent ou atténuent sa force. Les nomades, alors, ont décidé de vivre sous des tentes basses «aérodynamiques» sur lesquelles le vent n'a pas d'emprise. Ces tentes sont, en outre, imperméables à l'eau, car fabriquées avec du poil de chameau. Dans les oasis, les maisons sont souvent de forme arrondie, toujours pour ne pas subir la pression du sirocco et des autres vents du Sud. Au Sahara, il fait très chaud le jour, surtout en été, et très froid la nuit, surtout en hiver. Les habitants de ces régions ont alors pensé aux matériaux locaux isolants qui protègent de la chaleur l'été et du froid en hiver. Les sous-sol des maisons sont comme des grottes où la température est toujours clémente, sans chauffage et sans climatisation artificielle. Les ruelles sont étroites et restent à l'ombre même en plein jour, ce qui les protège des rayons de l'ardent soleil. Aujourd'hui, même au Sahara, les gens bâtissent des maisons et des villas «carrées» exposées aux vents et à la chaleur. Le béton, le ciment et le parpaing ont remplacé les produits «nobles» locaux. La fièvre de la clim artificielle a atteint les habitants du Sahara. La mondialisation des comportements et de la pensée est en marche ! K.B.