Par Kader Bakou «Le pseudonyme Salim Hellil, c'est en hommage à Salim Hellali ?» Le chanteur Salim Hellil a dû entendre cette question maintes fois dans sa déjà longue carrière artistique. Pourtant, Salim Hellil, c'est son vrai nom.Mohsen l'animateur de l'émission TV «Zahwa», a avoué qu'il est allé vérifier cette info aux archives de la commune natale du chanteur. Salim Hellil, de son côté, a indiqué que souvent il est obligé de montrer sa carte d'identité pour que les gens le croient quand il affirme que Salim Hellil c'est son vrai nom. Salim Hellali, de son vrai nom Simon Hallali, né le 30 juillet 1920, à Annaba et mort le 25 juin 2005 à Antibes, en France, était un chanteur algérien interprète de musique flamenco, arabo-andalouse et populaire. En 1937, Salim Hellali part en France et connaît le succès dans les clubs parisiens de flamenco. Sa rencontre à Paris avec l'artiste algérois Mohamed El Kamel fut déterminante. En effet, c'est El Kamel qui a écrit les premières chansons de Salim Hallali comme Andalousie, Sevilla, Bine el Bahar oua el Youm. Plus tard, Mohamed Iguerbouchène lui composera une cinquantaine d'autres chansons. En 1938, il fait une tournée européenne, et ses disques de flamenco en arabe connaissent le succès en Afrique du Nord. Parmi ses autres succès figurent Al ain Ezzerga et Maheni Ezzine. Pendant l'occupation allemande, le fondateur et recteur de la Grande Mosquée de Paris, Si Kaddour Benghabrit, parvient à dissimuler les origines juives de Salim Hellali en lui fournissant une fausse attestation de musulman et en gravant le nom de son défunt père sur une tombe anonyme du cimetière musulman à Bobigny. C'est ainsi que Salim Hellali et de nombreux autres juifs ont pu échapper à la déportation ou à la mort. Si Kaddour Benghabrit, natif de Sidi Bel Abbès en 1868, est l'auteur de plusieurs ouvrages. Il était aussi mélomane, oudiste (luthiste) et violoniste. Il engage Salim Hallali au café maure de la mosquée où il se produit en compagnie de grands artistes tels Ali Sriti et Ibrahim Salah. Après la guerre, Hallali renoue avec le succès et suscite même l'admiration de «l'étoile de l'Orient» l'Egyptienne Oum Kalsoum. Salim Hellil, qui est un admirateur de Salim Hallali, a le même genre de voix que lui. Il est aussi versé dans les mêmes genres et styles musicaux que son aîné. Parfois, il y a des noms prédestinés... K.B.