Le ministre des Transports a affirm� � la radio que nulle d�cision ou sanction ne sera prise avant le d�p�t des conclusions de la commission d'enqu�te. Juste mesure de pr�caution pour n'avoir pas � frapper des lampistes ou des innocents. Le probl�me dans ce cas reste que la commission officielle est justement administrative. Je la vois mal en train de r��couter les bandes radio et pr�ter une oreille attentive aux nombreux t�moignages des parents de marins qui contredisent d�j� les conclusions que le ministre a d�j�…tir�es. En particulier, celle du retard dans le lancement du SOS par le B�char. Si le ministre a �cart� d'un revers de la main les d�clarations des t�moins et des membres du syndicat des officiers marins en exigeant leur v�rification pourquoi prend-il pour argent comptant les informations livr�es par l'administration ? Une commission administrative est-elle vaccin�e contre le risque et la tentation de blanchir l'administration ? Nous vivons un temps trouble dans lequel la faute est syst�matiquement rejet�e sur les citoyens et l'erreur humaine. Tout se passe comme si la mise en cause de l'administration touche le pouvoir dans une assimilation, inconsciente mais certainement vraie, de l'administration et du pouvoir. Le cas des inondations de Bab-El-Oued hante encore nos esprits. Chacun sait aujourd'hui que les constructions sur les berges, sur les lits d'oued et la destruction des jardins en escalier de la r�gion ont �t� la cause lointaine mais d�cisive dans la catastrophe. Qui a donn� les permis de construire ? Etaient-ils l�gaux mais alors vraiment l�gaux et non entach�s ? Pourquoi les services concern�s de la wilaya � la r�putation bien ternie n'ont pas r�agi ? Je vous dis tout de suite qu'il �tait et qu'il est inconcevable que des services et des fonctionnaires impliqu�s jusqu'au cou dans les n�gligences aillent d�noncer des causes qui mettraient au jour bien d'autres n�gligences, jusque-l� bien cach�es. Et pour tout dire au ministre qui nous informe que le Batnaest d�sarm� depuis 2001 nous lui posons la question suivante : comment et pourquoi une administration comme la sienne, officiellement performante et � la pointe des r�formes et la modernisation, sous sa conduite vigilante de surcro�t, a laiss� un bateau � l'abandon pendant trois ans ? A moins que dans quelques ann�es, il en fasse un mus�e.