Comme prévu, Abdelkader Bensalah a été plébiscité à la tête du RND, mettant, ainsi, définitivement un terme à l'ère Ouyahia. Mohamed ebci - Alger (Le Soir) Un plébiscite intervenu hier au premier jour du quatrième congrès du parti, juste après que le concerné eut terminé son allocution d'ouverture du congrès en sa qualité de secrétaire général intérimaire sortant. Et c'est le président de la commission de validation des mandats des congressistes qui a pris «l'initiative» de proposer la candidature du président du Sénat. Ce que les délégués ont instantanément exécuté dans une communion quasi parfaite sans aucune fausse note. Ce qui renseigne sur le degré de «discipline» au sein du parti qu'une congressiste, une des figures de proue du fameux mouvement de contestation du règne d'Ouyahia, a néanmoins dénoncée, du fait, a-t-elle dit, qu'une grande partie des congressistes est acquise à l'ancien secrétaire général, elle qui était, dans un premier temps, tentée par se présenter avant de se raviser et renoncer à son projet, s'étant rendue à l'évidence que tout était ficelé. Un aveu loin d'être «faux», les congressistes s'étant levés comme un seul homme pour saluer comme il se doit Ahmed Ouyahia, absent au congrès, lui qui préside la Mission africaine d'observation des élections législatives en Mauritanie, à l'évocation de son nom par son successeur qui était loin d'honorer son engagement de «vider» son sac pour répondre à une certaine presse qui «m'accuse de ne pas trop parler» et de faire preuve de parcimonie. Car, Bensalah a certes trop parlé, lui qui a discouru pendant 63 minutes, mais sans trop «révéler», ressassant ce qu'il a de tout temps affirmé et soutenu. Notamment en ce qui concerne la présidentielle du printemps prochain dont le patron du RND a maintenu sa «nuance» qui le distingue nettement des autres appelants au quatrième mandat, présents en face de lui. Bensalah n'a pas, donc, transgressé cette «ligne» de conduite, en se contentant d'affirmer que le RND «était, est et sera aux côtés du frère moudjahid, le Président Abdelaziz Bouteflika. Nous sommes prêts au parachèvement du parcours qu'il a choisi depuis 1999». Et de poursuivre : «Le RND sera au rendez-vous au début de la prochaine étape», non sans justifier ce soutien, le Président ayant conduit le pays dans une «période difficile et complexe vers la paix, la sécurité et la stabilité que le peuple a perdues des années durant». Cette nuance, Nouara Djaâfar s'est chargée en tout début d'après-midi de la lever, elle qui a soutenu sans ambages que «le RND veut la stabilité du pays et veut par conséquent que le Président Bouteflika poursuive la construction de la patrie et veiller à sa stabilité, notamment dans les conditions que vivent certains pays du voisinage et le monde arabe». Et au cas où Bouteflika déciderait de rentrer chez lui en avril prochain au bout de son troisième mandat, ce qu'elle n'a pas «exclu», la porte-parole du congrès a ironisé en répliquant : «N'ayez pas peur pour le RND.» Ceci avant de préciser que dans ce cas, «la question sera examinée au niveau des instances du parti». Et Bensalah d'évoquer l'historique politique de réconciliation nationale qui a arrêté l'effusion de sang dans une vision proprement algérienne authentique. Et pas que ces mérites, le président du Sénat évoquant aussi les profondes réformes ayant concerné tous les secteurs : économique, social et culturel. Ce qui a permis au pays, selon lui, de «se délester du fardeau de la dette qui a failli hypothéquer l'avenir de bien de générations, de libérer l'économie de la dépendance des institutions monétaires internationales». Une politique globale qui a permis à l'Algérie d'aller d'une période de peur à celle de la sécurité, de l'anarchie à la stabilité, de la hogra à la réconciliation, de l'isolement au-devant de la scène, de l'endettement à l'ouverture économique et de la paralysie de la société à son dynamisme. Le successeur d'Ouyahia à la tête du RND n'a pas «oublié» de s'en prendre à ces «aventuriers» dont il a pris le soin de ne pas nommer, qu'il a invités à «chercher et fouiner ailleurs» et de cesser le «brouillage des cartes et l'atteinte à la stabilité du pays et à la cohésion de ses institutions» qu'il considère comme étant «des lignes rouges à ne pas franchir».