«Je veux que mes enfants aient ce que je n'ai pas eu.» Combien de foisn'a-t-on pas entendu des papas ou des mamans clamer haut et fort leur volonté d'apporter tout ce que désirent leurs bambins. Ils sont prêts à s'investir corps et argent dans tous les moyens de leur épanouissement. Et l'un d'eux sont les activités parascolaires : sport, musique ou art. Dans ces extraits de témoignages, des papas et des mamans expliquent leur leitmotiv. Souad 30 ans, cadre supérieur, mère de trois enfants A l'énoncé de notre question, Souad répond sans hésiter : «Je fais tout ce que je peux pour que mes filles aient des activités parascolaires pour qu'elles soient épanouies et sûres d'elles-mêmes dans l'avenir.» Souad explique qu'elle-même avait pu bénéficier de la même attention de ses parents. «Mon père, que Dieu ait son âme, a tout fait pour que mes frères, sœurs et moi-même puissions avoir des activités musicales et sportives. Parce que lui étant jeune n'a pu en profiter à cause du manque de moyens ou de prise de conscience de leur importance par ses parents. Je me rappelle que c'était toute une gymnastique pour respecter notre planning entre la natation, les cours de musique andalouse et ceux de dessin. Tout notre cursus primaire était rythmé par ces activités. Ce n'était qu'au CEM que nous avons pu chacun de nous choisir l'activité que nous voulions suivre. En plus de la détermination de mes parents, je pense que le fait que les infrastructures existaient au cœur d'Alger nous ont permis d'avoir autant de centres d'intérêt. Mon père disait à chaque fois : «Vous êtes ma fierté.» A aucun moment, il n'avait fait la différence entre ses fils et filles. Nous avons eu droit aux mêmes loisirs. Et bien au contraire, mes sœurs et moi-même avons excellé dans les activités que nous avons choisies. Pour Souad, c'est clair, elle fera en sorte que ses filles puissent avoir accès aux mêmes activités parascolaires. «Franchement, j'ai vraiment hâte qu'elles grandissent pour que je puisse les inscrire, notamment à la natation. Je me dis que cela ne sera pas évident parce que j'habite loin des infrastructures. Je m'armerai de patience et de rigueur pour y arriver. C'est tellement important pour l'épanouissement personnel.» Samia, 40 ans, cadre «je veux que mes enfants aient ce que je n'ai pas eu». Maman de trois enfants, Samia est le profil même de la maman attentionnée et proche de ses enfants. Deux d'entre eux pratiquent une activité sportive. «Je veux que mes enfants aient ce que je n'ai pas eu. Mon fils est footballeur quant à ma fille, elle est basketteuse. Mon dernier n'en pratique pas encore. J'estime qu'à huit ans, il est encore très jeune. Durant mon enfance, dans mon village, je n'ai pas eu la chance de pratiquer une activité parascolaire. Il n'y avait pas d'infrastructures, et en plus mes parents n'y voyaient aucune nécessité pour en faire. Aujourd'hui, Je suis très fière de mes aînés et surtout de ma fille. Lorsque je la vois évoluer sur un terrain de basket, je suis prête à crier : regardez c'est ma fille !» raconte Samia en riant. Et de poursuivre : «Je trouve que c'est très important que les enfants pratiquent un sport. C'est vrai que ce n'est pas évident de les emmener à chaque fois ou bien encore de sacrifier ses week-ends surtout lorsqu'ils sont jeunes. Mais tout passe et tellement vite. Je vois aujourd'hui mon fils sûr de lui et ma fille resplendissante. Il ne faut pas oublier que cela permet d'éviter les mauvaises fréquentations. Je pense qu'au fond de moi, je les ai encouragés à pratiquer une activité sportive parce que moi-même je n'ai pas pu en faire. En quelque sorte, je me suis sacrifiée un peu moi aussi. Leur réussite est la mienne également.» Madjid, 45 ans, cadre supérieur dans une entreprise privée, trois enfants «Mes enfants pourront s'épanouir comme j'aurais aimé l'être». Ses enfants sont sa fierté, c'est sa réussite. C'est ainsi que Madjid décrit ses trois enfants. «Je pense que je suis le papa le plus heureux et le plus fier sur terre. Mes deux fils et ma fille me satisfont par leurs résultats scolaires. Depuis une année, et après m'être assuré qu'ils travaillent à l'école, je les ai inscrits au conservatoire et dans une équipe de natation. Cela leur permettra de s'épanouir encore plus. Lorsque j'étais jeune, je devais me cacher ou mentir à mes parents pour pouvoir faire du cyclisme avec des amis. Ils ne voulaient pas que je m'occupe d'autre chose à part les études. J'ai pu le faire pendant longtemps et j'ai même trafiqué une autorisation parentale en prétendant que mon père ne savait pas lire. Par la suite, je me suis passionné pour la guitare. Je me suis débrouillé pour économiser de l'argent et pouvoir m'acheter mon instrument de musique. Par la suite, j'ai acheté un livre qui m'a initié à jouer de cet instrument. Toujours en cachette, j'ai appris à en jouer tout seul pendant plusieurs mois. Je pense que mon père est décédé sans le savoir», raconte Madjid. «C'est pour éviter ce genre de cachoteries que j'ai inscrit mes enfants. Je voudrais qu'ils me disent tout ce qu'ils veulent avoir ou veulent faire. Si je peux les aider, je le ferais, sinon, je me débrouillerais pour qu'ils ne vivent pas cela comme une frustration. Je souhaiterais qu'ils s'épanouissent comme j'aurais aimé l'être.» Nassima, mère au foyer, deux enfants Fatiguée par trop de stress et une organisation rigoureuse, Nassima a décidé d'arrêter de travailler et de se consacrer entièrement à ses enfants. «Peut-être lorsqu'ils grandiront, je reprendrais le travail. Je voudrais me consacrer entièrement à eux. Je voudrais que mes filles pratiquent un sport. Aujourd'hui, il n'y a plus de différence entre fille et garçon. En plus, il y a plus d'infrastructures qu'avant. Je voudrais que mes filles s'épanouissent dès leur enfance.»