Le peu d'interventions enregistrées des membres du Conseil de la nation concernant le projet de la loi minière, soumis hier au débat en plénière, a permis au ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, de s'acquitter vite de sa corvée et de répondre à leurs «préoccupations». Or, celle d'Abbès Bouamama d'Illizi l'a mis un peu mal à l'aise. Et pour cause... Lyas Hallas - Alger (Le Soir) Le «sénateur» d'Illizi n'a pas discuté la loi minière mais, en rappelant au ministre Yousfi les promesses du gouvernement, celles faites par le Premier ministre Sellal lors de ses moult visites effectuées au Sud, intimant l'ordre aux responsables de la compagnie nationale Sonatrach de recruter sur place, il a dénoncé le «régionalisme». «En dépit des instructions émanant du Premier ministère, obligeant les compagnies pétrolières à recruter parmi les habitants du Sud, Sonatrach continue de s'adonner aux mêmes pratiques. Elle recrute plutôt à Alger, la capitale, sur une base régionaliste», a-t-il asséné. M. Bouamama ne s'est pas arrêté là, s'offusquant du licenciement abusif d'un nombre de travailleurs opérant à In Amenas. «Non seulement les jeunes d'Illizi n'ont pas eu leur chance pour travailler et gravir les échelons au sein de la compagnie nationale. Certains qui ont pu décrocher des postes contractuels dans l'une de ses filiales à In Amenas, à titre d'exemple, ont été remerciés sans raison valable. On leur a dit : le renouvellement des contrats se fait au niveau de la direction générale de Sonatrach, à Alger», a-t-il indiqué. Les déclarations de ce membre de la chambre haute du Parlement sont néanmoins porteuses d'une mise en garde contre les dérapages que pourraient induire de telles pratiques régionalistes. «Nous vous invitons à revoir la situation de ces jeunes, notamment ceux des zones frontalières. Et ce, pour les motiver à contribuer dans le rétablissement de la paix dans la région, en aidant les services de sécurité par les renseignements. L'armée et les différents services de sécurité, seuls, ne peuvent rien sans l'aide des habitants et jeunes de ces zones frontalières. Car le rôle du citoyen est fondamental dans ce genre de situation. Les services de sécurité ne sont que les instruments. Comment voulez-vous que des jeunes, issus de cette zone pétrolière où sont domiciliées six directions régionales de Sonatrach et où opèrent plus d'une centaine d'entreprises privées contribuent à l'édifice alors qu'ils sont sans emploi», s'est-il interrogé. Dans ce contexte, il convient de rappeler que le Premier ministre Abdelmalek Sellal a promis, entre autres, lors de ces visites effectuées dans la région il y a plus d'une année déjà, d'ouvrir un centre de formation pour qualifier la main d'œuvre locale aux métiers de Sonatrach et de titulariser les contractuels.