Le coordinateur national du Bureau politique du Front de libération nationale a déclaré que le parti se «démarque officiellement» des déclarations «irresponsables et dangereuses» de Amar Saâdani. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Les déclarations de Amar Saâdani ont provoqué, en Abderrahmane Belayat un sentiment de «honte». «Est-ce que vous mesurez l'ampleur des dégâts ? J'ai honte. Mais les autres partis politiques ne doivent pas se moquer de ce qui se passe au FLN. Cela peut arriver à toutes les formations. C'est une maladie, une rage qui peut atteindre toute la scène politique», a précisé le coordinateur national du Bureau politique du FLN, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du Mouvement de redressement à Draria. «Cette attaque ne peut être attribuée au FLN. Notre parti a une doctrine politique, des valeurs et des principes. Il n'est pas dans nos traditions de détruire le parti pour un poste de responsabilité. Il nous a ramenés à l'ère du qui-tue-qui en évoquant cette histoire de Tibhirine. Nous appelons les membres du BP et du CC ainsi que tous les militants du FLN à dénoncer, à rejeter et à se démarquer des déclarations de Saâdani. Le FLN se démarque des déclarations de Saâdani». Comment explique-t-il le silence de la Présidence de la République, du ministère de la Défense et de Abdelaziz Bouteflika en sa qualité de président du Front de libération nationale ? «Le système a le bras long. Nous refusons de nous affronter à des institutions qui forcent le respect. Ces institutions savent ce qu'elles doivent faire», dira-t-il après avoir usé d'anecdotes et de dictons populaires. Abderrahmane Belayat mettra en avant le devoir de réserve pour éviter de répondre à une question sur les «mentors» de Amar Saâdani. «Cette question exige une analyse. Ce n'est pas l'envie qui me manque pour le faire et j'estime disposer des compétences d'analyse nécessaires. Mais dans ma position actuelle, je ne peux le faire. Mon statut me permet juste de rétablir la vérité et dire que ce qui a été dit n'est pas la position du FLN. C'est tout ce que je peux dire et le temps fera tout apparaître». Pour ce qui est de la relation de cette sortie médiatique avec la tenue de l'élection présidentielle, le coordinateur national du Bureau politique s'est contenté de dire que c'est «une probabilité non-nulle». «Je ne peux pas dire qu'il y ait un lien ou qu'il n'y en ait pas. Celui qui na pas les clés ne peut rien dire». Par ailleurs, Belayat a insisté sur la tenue, prochaine, de la session extraordinaire du Comité central en affirmant détenir 4/5 des signatures des membres de cette instance. «Le Comité central tiendra sa session et aucune manœuvre ou déclaration ne pourra arrêter le processus. Nous préparerons les présidentielles et soutiendrons notre candidat et irons vers la tenue du 10e congrès du FLN après l'élection».