Que retenir du match Algérie- Slovénie, mercredi dernier à Blida, en match amical ? Quelques progrès, des promesses et de probables bouleversements dans l'échiquier de Vahid Halilhodzic moins de 100 jours avant le lancement de la Coupe du monde au Brésil, le 12 juin prochain. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) Enième avertissement du Bosnien : «Si on pense qu'on est arrivés, on risque de prendre une raclée au Mondial», disait-il lors du point de presse organisé à la fin du match. L'euphorie qui s'est emparée du stade Tchaker semble avoir poussé à faire de telles déclarations plutôt réalistes. Oui, les Verts ont montré un visage prometteur mais face à une Slovénie qui a semblé évoluer à l'économie, la prestation des équipiers de Bentaleb est à relativiser. Globalement moyenne, techniquement parlant avec pas mal de déchets dans la relance et dans la finition et des approximations dans l'application des consignes tactiques émises par le sélectionneur. Les nombreux changements opérés lors de la dernière demi-heure ont, certes, «dénaturé» les plans mis en place par Halilhodzic mais la production d'ensemble de l'EN lors des trente dernières minutes a plus valu par un excessif individualisme. Ceci dit, sur ce plan individuel, quelques éléments ont apporté des réponses aux interrogations des uns et des autres. La prestation du néo-vert, Nabil Bentaleb, est à saluer. Pour une première, le médian des Spurs a séduit par la simplicité de son football et un rayonnement (à améliorer) sur l'évolution de l'équipe. Sa complémentarité avec les autres éléments de l'entrejeu, mais également dans les secteurs de la récupération et de la conclusion, est à parfaire. Dans ce registre de satisfaction, notons la surprise Aïssa Mandi. Un latéral droit de métier qui a su apporter des solutions à un compartiment orphelin d'un roc doublé d'un redoutable relanceur depuis la retraite de... Chabane Merzekane. L'autre surprise s'appelle Cadamuro, pas béni depuis qu'il est arrivé en sélection à cause de multiples et persistantes blessures. Le défenseur de Majorque a prouvé qu'il peut être utile sur les couloirs et dans l'axe de la défense. Sa complémentarité avec Bougherra, puis Halliche, n'a pas souffert de l'agilité des timides attaquants slovènes. Djabou menace Brahimi et Feghouli Le public de Blida était loin de s'imaginer un match de génie de l'ex-stratège de l'ESS relégué, sous le maillot de l'EN, à des rôles de bouche-trou, rarement en confiance et souvent critiqué par Halilhodzic qui lui a toujours préféré Brahimi, Feghouli ou encore Kadir. Mercredi soir, le Bosnien semblait enfin en admiration de l'actuel meneur de jeu du Club Africain de Tunis. «Djabou a été une surprise pour moi, c'est l'un des plus grands talents algériens. Je sais où est son problème, depuis 2 à 3 jours, on a ramené des spécialistes du monde entier pour faire des tests médicaux et les résultats étaient loin d'être positifs pour tout le monde. Lui, il est là depuis 2 ans, j'aimerais l'avoir 3 ou 4 mois avant le Mondial. C'est un bijou, j'espère qu'il va s'éclater. Il est bon, côté discipline, techniquement et tactiquement. Il peut encore aller loin s'il améliore son physique. Quand il est en forme physiquement, il peut faire mal à n'importe quelle défense», affirmait-il comme pour avertir Djabou de ne pas sombrer dans l'autosuffisance. Surtout que, par ailleurs, le rôle de meneur de jeu semble devenir pour Halilhodzic, d'une importance capitale, lui qui a rarement eu le loisir de compter, dans ses plans de jeu, un virtuose de la trempe de Djabou. C'est vrai que Feghouli et Brahimi, plutôt milieu droit ou milieu gauche respectivement, avaient les faveurs de Coach Vahid. Celui-ci, avec l'avènement du relayeur Bentaleb, va changer de vision et pourrait adopter un schéma où la présence d'un véritable meneur de jeu serait indispensable. Et cette perspective devient plausible, d'où l'invite adressée par le patron technique de l'EN à Djabou de mettre les bouchées doubles pour être physiquement prêts en juin prochain.