Plus de 24h après l'assassinat de trois Chaâmbis à Ghardaïa, aucune explication officielle n'a encore été fournie sur les circonstances ayant conduit à ce drame. Pour cette fois-ci, la donne de ce conflit intercommunautaire a carrément changé pour glisser dangereusement vers une confusion totale. Qui a tué ? Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Aucun représentant du gouvernement, encore moins un responsable des services de sécurité n'étaient, hier encore, en mesure d'apporter le moindre éclaircissement sur l'assassinat et à la seconde près, de trois personnes, samedi 15 mars 2014, vers 19h, dans le quartier chaâmbi, Hadj Messaoud, au centre-ville de Ghardaïa. Les rumeurs vont bon train : certains affirment qu'ils ont été tués par balles réelles, d'autres attestent qu'ils ont succombé à des blessures causées par des bouts de fer, lancés à la tire-boulette. Dans un communiqué rendu public, hier en fin d'après-midi, soit 24 h après le sinistre évènement, la Direction générale de la Sûreté nationale a informé que l'enquête poursuit toujours son cours. Au même moment, le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, accompagné du ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, le commandant de la Gendarmerie nationale, Ahmed Bousteila, et l'Inspecteur général de la DGSN (représentant de Abdelghani Hamel), étaient sur place, en réunion avec des représentants de la société civile. Selon des sources notables qui ont participé à ladite rencontre, les discussions ont tourné autour des impressions des uns et des autres (Mozabites et Chaâmbis), sur les circonstances ayant conduit à ce drame et surtout leurs témoignages au moment des faits. «Compte tenu de l'heure et l'endroit où ont eu lieu les assassinats, nous avons certifié à la délégation de Youcef Yousfi que les Mozabites sont innocents de ce crime. Nous avons même réaffirmé notre certitude qu'il y a une troisième partie qui attise la flamme de la haine entre les deux communautés à Ghardaïa, et qui par conséquent, peut être derrière ce triple assassinat», souligne notre source. La décision prise par la police de retirer les armes à feu à ses éléments qui participent, depuis mercredi passé, au rétablissement de l'ordre public à Ghardaïa, rend l'équation complexe si jamais il s'avère que les trois victimes ont été effectivement abattues par des balles réelles. D'autant plus, que les Mozabites de Ksar Mlika, qui surplombe le quartier chaâmbi, Hadj Messaoud, attestent qu'aucun des leurs ne pourra jamais atteindre mortellement, et à une telle distance géographique entre les deux communautés (des centaines de mètres), un individu à la tire-boulette. Affaire à suivre.