Que cela se passe dans une grande agglom�ration de la taille d'Alger par exemple, la situation serait relativement compr�hensible, mais qu'un centre urbain tel que Djelfa subisse au quotidien les d�sagr�ments d'une congestion jamais enregistr�e auparavant suscite des interrogations. Le chef-lieu de wilaya s'�tend sur pr�s de 2500 ha (PDAU) et dispose actuellement d'un r�seau routier qui reste, malgr� le taux de r�habilitation qui avoisine les 75 %, nettement en de�� des exigences d'une population croissante � une vitesse grand V. A savoir aussi que le parc roulant de la r�gion est impressionnant, d�passant la barre des 15 000 v�hicules, tout gabarit confondu. Ce qui en r�sulte est tout simplement intenable : la ville suffoque sous la pression d'incessants flux de v�hicules qui mettent l'�piderme du pi�ton � rude �preuve ! Chaque jour devient un cauchemar pour les agents de la voie publique qui ne savent plus quoi faire. Djelfa accueille approximativement 1000 v�hicules par jour, pour la plupart d�ferlant des 36 communes et ceux de passage. T�t le matin, le centreville est assailli jusqu'� saturation et, l'incivisme aidant, cela se traduit par des infractions au code de la route, devenues, somme toute, une pratique bien �tablie et non r�prim�e : stationnement interdit jusque dans la double voie, voire en deuxi�me position, le sens interdit devient par intelligence d�bordante un sens "obligatoire" afin de contourner un bouchon. L'armada jaune — les taxis — ne manque jamais l'occasion de s'adonner � ses num�ros — casse-gueules — en effectuant des slaloms au m�pris des lignes continues et intersections. Mais le plus d�plorant reste incontestablement ces "engins roulants non identifi�s" qu'on appelle improprement les trolleybus, r�cup�r�s r�siduellement des wilayas o� les normes en mati�re de pollution semblent de rigueur. L'�tat v�tuste de cette "quincaillerie" roulante devrait la mener droit vers la casse ou du moins la faire saisir pour violation des r�gles sur l'environnement, car au moindre coup d'acc�l�ration ces "engins" crachent un volume �norme de gaz br�l�s. La police de la voie publique a beau multiplier ses effectifs au niveau des carrefours, rien n'y fait ; la situation est ing�rable et appelle n�cessairement un redimensionnement du r�seau routier, car les incidents de t�lescopages provoquant des rixes et des accrochages augment�s de la participation des badauds font partie de la vie de tous les jours dans le cheflieu de wilaya. Tout cela � cause d'un parc vieillissant, de pneus hors d'usage et d'un m�canisme de freinage d�fectueux. Que font les agences de contr�le technique ? La d�cision d'�riger des ralentisseurs �� et l� ne constitue en r�alit� qu'un leurre qui participe de la r�sorption de l'ire collective. La priorit�, tout au moins dans une premi�re �tape, consisterait � engager une r�flexion autour d'un plan de circulation adapt� � la donne actuelle en revoyant en amont la synchronisation des feux tricolores lesquels ne sont ,pour l'instant, qu'un mobilier public d'ornement ! Il est un autre ph�nom�ne qui, se greffant � celui d�j� cit�, complexifie davantage l'�bauche d'une solution. Mais il faudrait en tenir compte dans la mesure o� le centreville semble d�gager une esp�ce de magn�tisme vers l'habitant. Apparemment �nigmatique comme relation, mais � y regarder de plus pr�s, l'�lucidation de ce ph�nom�ne passe par l'obligation de reconna�tre que le nouveau tissu urbain est restrictivement habitationnel et que les structures d'accompagnement ne suivent que rarement, d'o� un carrousel humain effrayant chaque matin en direction d'un centre-ville incapable de contenir cette masse de gens. On y d�nombre de plus en plus des dispenses de bonnes aventures, des mendiants souvent atteints par "la limite d'�ge" et les malades mentaux avec ce que cela pr�sente comme danger. Il y a aussi des enfants qui s'occupent � de petits boulots et une nouvelle activit� commerciale � ciel ouvert. Il n'est plus possible d'emprunter la voie pi�tonne sans heurts et que doit-on dire des pauvres femmes, oblig�es de traverser au milieu d'hommes des esplanades que les cafetiers s'approprient au grand dam de la municipalit�, elle aussi d�bord�e par la progression d�mographique. Sans compter les badauds qu'on trouve dans tous les coins des rues cr�ant beaucoup de g�ne au d�placement des personnes affair�es. C'est simple, il arrive qu'il y ait des bouchons d'humains ! Finalement, l'immense majorit� est en proie au d�sœuvrement. Ne sont-ce pas l� des axes de r�flexion dignes d'int�r�t ? A retenir que cela risque fort de devenir un r�servoir pour la d�linquance. En tout cas, Djelfa ne respire que le soir mais non sans nous r�server son lot d'agressions. Mais ceci est une tout autre histoire.