Des entreprises algériennes sont plus que jamais sous la menace de la cybercriminalité. La sonnette d'alarme a été tirée hier à l'occasion d'une journée d'étude, intitulée «La cybersécurité juridique des entreprises». Lors de cette même journée, il a été plaidé pour la mise en place d'un système de sécurité «comme principe de lutte contre toute intrusion capable de compromettre l'intégrité et la confidentialité des données». Abder Bettache - Alger (Le Soir) Dans sa fiche de présentation, l'organisateur de cette journée d'étude, en l'occurrence le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE), a indiqué que cette lutte «s'appuie sur la cybercriminalité et surtout sur la mise en place d'une cyber défense». «L'entreprise ne peut plus se permettre d'entrer dans le monde des TIC sans avoir pensé sérieusement à sa sécurité. L'entreprise connectée ne peut plus se permettre d'exister sans une stratégie de sécurité, aidée par une ou plusieurs politiques de sécurité selon sa taille», lit-on dans le document. A ce propos, des experts en informatique présents à cette rencontre ont mis en exergue «la nécessité pour les chefs d'entreprise de se prémunir contre les menaces auxquelles sont exposées leurs entreprises en matière de réseaux informatiques et de systèmes d'information». Autrement dit, il a été indiqué que la «notion de la cybercriminalité est utilisée pour indiquer toutes les infractions pouvant être commises sur un système informatique ou d'information d'une entité ciblée, tels un gouvernement, une banque, ou encore une entreprise. «Une cyber-attaque, interne ou externe, peut causer d'énormes dégâts économiques. Un attaqueur peut être un pirate, un hacker ou un concurrent», a-t-on averti. Cela dit, bien qu'en Algérie, le phénomène n'ait pas encore pris de l'ampleur, les chefs d'entreprise doivent penser à sécuriser leur patrimoine, à savoir les données et informations. C'est le message transmis par Mme Hind Benmiloud, avocate en droit des affaires. Selon cette experte, «personne n'est à l'abri. Les petites comme les grandes entreprises algériennes dans tous les secteurs d'activités sont concernées et doivent toutes être dotées d'un système de prévention contre ce genre de crime économique». Pour un autre expert, «l'Etat, en plus de sa prise en charge au moyen des services de sécurité tels que la Gendarmerie nationale et la Police nationale, se doit aussi de prendre des dispositions et mettre en place des dispositifs pour assurer un environnement numérique viable et en rassurer les utilisateurs». Dans ce sens, Mme Benmiloud a évoqué l'existence en Algérie depuis 2004 d'un cadre juridique qui prend en charge le règlement des délits en matière de cybercriminalité mais a déploré, néanmoins, son «insuffisance». «Une cyber-attaque peut bloquer toute une centrale électrique d'un pays», a-t-on averti. En somme, cette journée d'étude se veut comme une mise en garde et autre interpellation adressée aux pouvoirs publics «pour réunir toutes les conditions pour faire face à toutes formes d'attaques de cybercriminalité».