�Certains disent que j'ai conclu un accord avec le chef du gouvernement pour cautionner la vente des entreprises publiques, alors que d'autres ont �t� jusqu'� dire, que j'ai l�ch� les travailleurs. Cette responsabilit� que j'assume aujourd'hui, je ne la souhaite pas � mon pire ennemi. Mais je vous dirais une seule chose : aucune d�cision n'a �t� prise dans le cadre de la privatisation des entreprises publiques.� Le secr�taire g�n�ral de l'UGTA est plus que jamais confront� � l'�pineux probl�me de la privatisation des EPE. Doit-il c�der � la d�cision du gouvernement concernant la privatisation des entreprises publiques ? De quel argument dispose- t-il pour convaincre les collectifs des syndicalistes de l'irr�versibilit� de la privatisation ? Quelle attitude adopter vis-�-vis des pouvoirs publics pour �arracher� les gardes-fous en faveur des travailleurs ? Et si l'UGTA venait � r�futer cette id�e de privatisation, quelle sera la r�action des pouvoirs publics, voire �de ceux qui nous dicte leur politique ? A toutes ces questions, Abdelmadjid Sidi Sa�d a r�pondu : �Les pressions viennent de partout. De la part des travailleurs, d'en haut et des �-c�t�s.� Hier, face aux repr�sentants des travailleurs de la coordination nationale des syndicats de Giplait, le secr�taire g�n�ral de l'UGTA a de nouveau marqu� la sc�ne syndicale en d�clarant notamment : �Je ne peux �tre hypocrite avec les travailleurs. �Je vous dis ce que je sais sur la question. Lorsque je parle avec vous, ce n'est pas pour fuir les responsabilit�s mais pour vous dire les choses telles que je les connais. La question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir comment faire face � ce rouleau compresseur. Croyez-moi, les choses sont tr�s complexes et � la fois difficiles. Nous devons tous y r�fl�chir et arr�ter une position commune, pour que demain personne ne nous bl�mera ou nous qualifiera de tous les maux�, explique Abdelmadjid Sidi Sa�d. Pour ce dernier, �la r�alit� est l�, il reste � savoir comment �viter que nos travailleurs ne perdent pas leurs avantages et leurs droits�. Ceci dit, la r�union de ce mardi a �t� comme celle qui s'est tenue la veille en pr�sence des cadres syndicaux du groupe ENCG tr�s mouvement�e. Les repr�sentants des 4300 travailleurs des 19 unit�s du groupe Giplait r�unis sous l'�gide de la F�d�ration nationale des travailleurs des industries de l'agroalimentaire �taient tous unanimes � dire que �la privatisation et le bradage sauvage de nos entreprises sont rejet�s globalement et dans le d�tail�. �Le pr�sident de la R�publique avait lui-m�me d�clar� � la veille de l'�lection pr�sidentielle derni�re que je ne serais jamais le pr�sident qui braderait les entreprises publiques�, dira le secr�taire g�n�ral de la coordination des syndicats de Giplait. Pour sa part, le secr�taire g�n�ral de la F�d�ration de l'agroalimentaire, Kamel Benabbou dira que �notre secteur ne vit pas des probl�mes mais une v�ritable catastrophe. Le temps du socialisme est r�volu. Aujourd'hui, nous vivons le fait accompli, celui du lib�ralisme et du capitalisme sous toutes ses formes. Aujourd'hui, on dit que la privatisation est irr�futable. Mais que doit-on faire ? Nous pouvons faire dans la casse ou manifester dans la rue. Mais nous, nous sommes des nationalistes, des Alg�riens authentiques, qui vivent dans leur pays et qui n'ont pas de pays de rechange. Nous ne sommes ni des coop�rants techniques encore moins nos enfants n'�tudient pas � l'�tranger. Ils sont l� parmi les leurs�, dira le secr�taire g�n�ral de la F�d�ration de l'agroalimentaire. Ce dernier dira aussi que �la d�marche des pouvoirs publics est machiav�lique. Ils veulent c�der neuf entreprises d�structur�es pour les travailleurs et engager apr�s la privatisation pour les dix autres. C'est la politique du fait accompli celle de diviser pour r�gner�. Les interventions des autres syndicalistes s'inscrivaient toutes dans cette optique. Tous les d�l�gu�s ont exprim� leurs appr�hensions et refusent que leur destin et celui de leurs enfants soient entre les mains de ceux qui ne respectent pas la r�glementation en vigueur.�