Les repr�sentants officiels de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) ont enfin daign� mettre fin � leur mutisme. MM. Ch�rif Da�s, secr�taire g�n�ral par int�rim de l'ONM et Mohamed Kechoud, membre de l'instance ex�cutive de cette m�me organisation, ont anim�, hier, une conf�rence de presse � 24 heures seulement de l'ouverture du 10�me congr�s. Une conf�rence de presse qui semble avoir �t� organis�e dans la pr�cipitation pour tenter de r�pondre � la pol�mique sur les anciens moudjahidine soulev�e ces derniers jours par Mustapha Bougouba, repr�sentant de l'ONM pour la wilaya de Tipasa. Ch�rif Da�s qui d�butera son intervention par une attaque en bonne et due forme contre les titres de presse qui ont os� rendre publiques les d�clarations de cet ancien maquisard. �Pourquoi les journalistes n'ontils pas pris attache avec notre organisation ?�, s'interrogera-t-il, Da�s qui reconna�tra pourtant que la communication n'est pas le point fort de son organisation. Et qu'est-ce que l'ONM aurait � dire au sujet de ce scandale des faux moudjahidine ? Pratiquement rien. Son secr�taire g�n�ral par int�rim a �t� incapable de fournir aux m�dias le nombre exact de faux moudjahids, se contentant de d�clarer que cette affaire est un scandale mont� de toutes pi�ces par les collaborateurs de l'arm�e fran�aise. �Nous avons un dossier consistant provenant de l'arm�e de colonisation sur le sieur Mustapha Bougouba. En fait, il a fait �clater ce scandale lorsque nous l'avions d�masqu�. Je r�p�te encore une fois que ce scandale n'existe pas�, pr�cisera-t-il. Mais par ces propos, Ch�rif Da�s confirme sans s'en rendre compte que cette affaire de faux existe bel et bien. Car finalement, comment expliquer qu'une personne comme Bougouba, qu'il accuse d'avoir �t� � la solde de l'ennemi, a pu int�grer les rangs de l'ANP au lendemain de l'ind�pendance, r�ussir � se faire �lire repr�sentant de l'OMN dans sa wilaya d'origine et prendre les armes contre le terrorisme au sein d'un groupe de patriotes. Mais les contradictions de Ch�rif Da�s ne s'arr�tent pas l� puisqu'en affirmant que cette affaire n'est qu'une invention de certains cercles, il a m�me contest� de fait les propos de Mohamed-Ch�rif Abb�s qui a affirm�, lors de la c�l�bration du 50�me anniversaire du 1er Novembre, que pr�s de 10 000 cas de faux moudjahids ont �t� r�pertori�s depuis la fin des ann�es soixante. �Non, le ministre n'a jamais tenu de tels propos�, lancera-t-il aux journalistes m�dus�s. Mohamed Kechoud tentera de rattraper le coup en d�clarant : �Mohamed- Ch�rif Abb�s m'a expliqu� que ses propos avaient �t� mal compris par la presse.� Questionn� au sujet de l'affaire des magistrats faussaires, soulev�e par un ancien cadre du minist�re de la Justice, Benyoucef Melouk en l'occurrence, Mohamed Kechoud a affirm� que cet autre dossier �tait vide. �Benyoucef Melouk n'a jamais pu prouver que ces magistrats n'ont pas particip� � la R�volution�, notera-t-il. Comment expliquer alors l'int�r�t port� � ce dossier par la pr�sidence de la R�publique ? Reste que le 10�me congr�s de l'ONM, qui s'ouvre aujourd'hui au Club-des-Pins en pr�sence de Abdelaziz Bouteflika, risque d'�tre agit�. Il sera d'ailleurs int�ressant de savoir comment r�agira le pr�sident de la R�publique devant ce scandale qui discr�dite le combat de toute une g�n�ration. Bouteflika qui fut d'ailleurs l'un des premiers � avouer que 50% des anciens maquisards �taient des faux…