Le 10e congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) s'est achevé, samedi (4h), au Palais des nations, en queue de poisson. Entamés le 1er décembre, les travaux ont été retardés par les membres de la commission organique, sommés, vendredi soir, de revoir leur copie au sujet du mode d'élection du secrétaire général de l'organisation, du nombre de sièges du secrétariat national et celui du conseil national. Après de rudes négociations et tractations, ladite commission a, en définitive, décidé que le secrétaire général de l'ONM sera élu désormais par le secrétariat national, arrêté à 19 membres. Ces derniers devront être élus avant fin décembre par le conseil national, dont le nombre de sièges a été fixé à 326. Les membres du conseil ont été élus dans la matinée de samedi. A en croire certaines sources proches du congrès, le secrétaire général par intérim de l'ONM, Chérif Daâs, devrait être confirmé à son poste. Pour rappel, le rapporteur de ladite commission avait annoncé, lors de la lecture de son premier rapport, un secrétariat national à 9 membres et la réduction du nombre de sièges au conseil national à 280. Ce qui a provoqué une levée de boucliers parmi les congressistes, accusant le rapporteur d'avoir introduit des modifications au texte initial, qui recommandait une élection du secrétaire général par le conseil national et un secrétariat national à 19 membres. Certains ont vu dans ces modifications une volonté de verrouiller davantage l'organisation des moudjahidine. Si la poire a pu être coupée en deux, afin de calmer les esprits et contenter les deux tendances protagonistes, on ne peut pas dire autant pour les moudjahidine de la Fédération de France (1954-1962). Invités à participer au 10e congrès, leurs délégués n'ont pas réussi à se faire représenter au sein du conseil national. Dans un communiqué rendu public hier, ces derniers ont estimé avoir été « délibérément écartés des listes des candidature ». Ils ont révélé que leur participation avait été conditionnée par un accord conclu avec le secrétaire général de l'ONM prévoyant leur représentation équitable au sein du conseil national. Lors de la lecture du premier rapport de la commission organique, il a pourtant été souligné la nécessité d'une représentation juste des moudjahidine de la Wilaya historique 7. Mais à en croire les signataires du communiqué, cette recommandation n'a pas été prise en ligne de compte. Les délégués des moudjahidine de la Fédération de France du FLN ont dénoncé « ces pratiques étrangères à la morale du moudjahid authentique et contraires au respect minimum des règles démocratiques devant gérer le fonctionnement de l'ONM ». Tout en comptant poursuivre leurs actions afin de défendre leurs droits, les délégués de France soutiennent qu'ils se désolidarisent de toute décision émanant de ce congrès.