La violence psychologique s'ajoute à la violence physique que subissent élèves et enseignants au sein des établissements scolaires. C'est la conclusion à laquelle est arrivée une étude initiée par les Directions de l'éducation Ouest et Centre. Les statistiques révélées par la police font quant à elles état de l'existence de 50 affaires depuis le début de l'année en cours. Un chiffre qui ne relève nullement l'ampleur du phénomène. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Les établissements scolaires sont loin d'être un havre de paix. L'étude effectuée dans quelques écoles sous la houlette de la commission éducation, enseignement supérieur et formation de l'APW d'Alger est révélatrice de ce qui se passe dans les cours de récréation, salles de classe et dans l'environnement immédiat des écoles. Les rédacteurs de l'étude évoquent plusieurs formes de violence : celle qu'exercent les élèves entre eux, celle exercée par l'encadrement sur les élèves et celle que ces derniers font subir à leurs enseignants. Sur 504 élèves questionnés, 59,92% évoquent des pressions psychologiques multiples, essentiellement des insultes à hauteur de 78,14% proférées par leurs camarades à leur encontre. La violence physique est également pratiquée par les élèves entre eux à hauteur de 69%, notamment au niveau du palier du moyen. Les élèves sont également exposés à des violences émanant de la part des enseignants ou de l'encadrement pédagogique. L'échantillon questionné évoque surtout les insultes proférées à hauteur de 97,14% alors que les sévices corporels ne sont évoqués qu'à hauteur de 17% avec une exception au niveau du moyen où les collégiens se plaignent un peu plus que les élèves du primaire ou du secondaire. Les enseignants ne sont pas non plus à l'abri. Ils font part de pressions psychologiques exercées par les élèves, notamment des insultes proférées par les lycéens et collégiens. Les enseignants ne s'épargnent pas non plus entre eux puisqu'ils sont 93,75% à évoquer des pressions psychologiques de la part de l'administration ou même de la part de leurs collègues. Une situation qui fait réagir Hadj Tahar Dilmi, le président de la commission éducation, enseignement supérieur et formation de l'APW d'Alger qui expliquait au cours de la journée consacrée au sujet que l'environnement immédiat n'était pas étranger à la prévalence de la violence, affirmant que plus les établissements solaires étaient bien situés et dotés de moyens matériels et d'encadrement pédagogique adéquat, moins la violence était signalée à l'intérieur et aux alentours de ces écoles. Présents à la journée d'études, pédagogues, enseignants et représentants des corps de sécurité ont évoqué des pistes pour venir à bout d'une situation qui inquiète aussi bien les parents que la famille de l'éducation. Ils proposent la réhabilitation du règlement intérieur, l'implication effective des associations des parents d'élèves, la mise en place de cellules d'écoute et la création d'une véritable vie scolaire avec la promotion d'activités périscolaires. Ils plaident tous pour la mise en place d'une véritable politique pour réduire la prévalence de la violence.