Nacer-Eddine Hadjadj, le cadre du RCD interpellé dans la soirée de lundi à mardi, a passé, hier, sa troisième nuit au niveau du commissariat de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa. Le procureur, qui devait entendre le prévenu hier mercredi, a décidé de le différer d'un jour pour entendre deux témoins, les frères Debbouz, dont l'un n'est autre que le président du bureau d'Alger de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Rocambolesque que cette situation où ça cafouille grave autour d'une interpellation qui, à l'évidence, n'est pas justifiée par des faits dûment avérés. Il y a en effet à noter une discordance dans la démarche de la police qui a procédé à l'interpellation d'un individu soupçonné de s'être rendu coupable de comportements violents et un tribunal qui se refuse à toute inculpation hâtive. Le procureur de la République près le tribunal de Berriane, qui doit se prononcer sur une affaire en tout point délicate, n'a pas souhaité précipiter son verdict. L'accusé, Nacer-Eddine Hadjadj, ancien P/APC de Berriane et cadre du RCD, s'estime victime d'une cabale et son parti dénonce en l'interpellation une provocation. Le procureur près le tribunal de Berriane a demandé à entendre, outre Debbouz Mohammed, professeur de physique et ami de l'accusé, un deuxième témoin, Salah Debbouz, avocat et président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, une aile réfractaire à celle de Benissad. Cette méticulosité de la justice a fait que l'accusé passe sa troisième nuit au commissariat de police. Une détention qui n'a pas manqué de soulever l'ire des Mozabites de Ghardaïa. Un rassemblement de soutien a été organisé devant le tribunal de Berriane, entre 11 h et 12 h 30. Un rassemblement pacifique, qui sera réédité aujourd'hui, à l'occasion de l'audience du prévenu et des témoins. Une délégation de hauts responsables du RCD s'est rendue à Berriane pour, outre apporter le soutien au prévenu, s'informer de plus près de cette rocambolesque interpellation aux dessous troubles.