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Obsèques de Lucette Safia Larribère Hadj Ali
L'adieu à «une juste»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 06 - 2014

Un grand moment d'émotion vendredi après-midi à la Seyne-sur-Mer, près de Toulon, pour la famille et les proches de Lucette Hadj Ali Larribère venus rendre un dernier hommage à cette combattante hors du commun. Une cérémonie sobre mais oh ! combien émouvante a été organisée en présence de toute sa famille, de ses proches et de plusieurs de ses camarades de lutte.
Traversant l'histoire de l'Algérie depuis les années 1940, Lucette a eu une vie pleine. Il était difficile de résumer son parcours de militante en quelques mots. Et comment décrire alors ses qualités humaines, elle qui se voulait très modeste ?
Dans la salle, les amis de tout âge étaient présents. Son camarade de lutte, William Sportisse était le premier à prendre la parole. D'une voix tremblante, il raconte comment il a rencontré, au lendemain de la seconde guerre mondiale, pour la première fois, Lucette qui était déjà «la cheville ouvrière» de l'Union des femmes d'Algérie. Il témoignera avec force concernant le courage de la militante communiste convaincue de l'indépendance de l'Algérie, mais aussi d'un monde plus juste où il n'y a pas «d'oppression d'une classe par une autre». L'orateur a estimé que le meilleur hommage à rendre à Lucette hadj Ali Larribère est de «rappeler les vérités auxquelles elle était attachée».
Après avoir quitté L'Union des femmes d'Algérie en 1952, elle a rejoint le journal historique Alger Républicain pour travailler en tant que journaliste sous l'œil vigilant d'Henri Alleg, alors directeur de rédaction. Puis vient la clandestinité, une année environ, après le 1er novembre 1954. Au même titre que les dirigeants communistes recherchés, Lucette est rentrée dans la clandestinité en faisant d'énormes sacrifices notamment sur le plan familial.
A l'indépendance, Lucette Hadj Ali ne s'est pas arrêtée mais bien au contraire, elle s'était engagée dans les luttes pour la démocratie en Algérie. Lalia Ducos, submergée par l'émotion, n'a pas pu prendre la parole mais nous a confié toute l'estime qu'elle a pour cette femme courage, qu'elle a connu dans les premières manifestations en 1965 pour les droits des femmes. Elles ont, ensemble, traversé une période sombre de l'histoire algérienne : la torture de leurs maris arrêtés par la sécurité militaire, puis emprisonnés arbitrairement.
Vient alors une autre période atroce, celle du terrorisme imposé aux Algériens. Mais là aussi, on retrouve Lucette Hadj Ali au premier plan. C'est Zazi Sadou, qui est venue évoquer devant l'assistance le rôle majeur de Lucette dans le Rassemblement algérien des femmes démocrates (Rafd) qui s'est, rappelons le, frontalement opposé à l'intégrisme qui a ensanglanté l'Algérie pendant toute une décennie. Sous les menaces de mort, Lucette n'a quitté l'Algérie en 1994, la mort dans l'âme, que sur l'insistance de ses proches.
A Marseille avec d'autres amies, elle n'a pas tardé à créer une section locale de Rafd à Marseille et un bulletin pour relayer en France le combat anti-intégriste des femmes mené en Algérie. Avec beaucoup d'émotion, Malika Remaoun décrit le retour de Lucette en 1997 à Oran, sa ville natale où elle a immédiatement intégré l'Afepec — Association féministe pour l'exercice de la citoyenneté et l'épanouissement de la personne — dans laquelle elle «milite sans relâche jusqu'à ce que son état de santé ne le permette plus». Devant ses enfants, petits, arrières petits enfants et les deux fils de Bachir Hadj Ali, Claudie Mediene, une amie intime de la défunte s'est chargée, elle, de décrire Lucette au quotidien». Lui connaissant sa rigueur de militante, elle était aussi une femme très attachante et profondément humaine. Parlant de sa modestie, elle dira : «Jamais Lucette ne s'est plainte. Elle m'a parlé de ses soucis, oui, parce que tout le monde en a, mais ce n'était pas de la plainte, c'était de l'ordre de la réflexion, du partage. Toujours dans le présent, elle n'exprimait jamais de regrets, rien de négatif...».
C'est sur un mélange de musique et paroles de Jean Ferrat, un chanteur qu'elle a toujours aimé, et de youyous donnant la chair de poule que Lucette s'en est allée, recouverte de roses rouges.


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