Le 8 juin 1958, au milieu de la matinée, sur l'une des nombreuses collines, à quelques kilomètres à l'est de Djelida, les armes à la main, tombait au champ d'honneur l'un des milliers des héros de la Révolution armée, l'un de ces centaines de milliers d'Algériens qui ont fait preuve du sacrifice suprême, en donnant leur vie, pour que vive l'Algérie, M'hamed était de ceux-là. Né en 1931, fils d'une famille de paysans, nourri d'enseignement et d'éducation religieux, son oncle Si El Hadj Ali El Hadhri tenait une école coranique où il fit son apprentissage du Coran et du Fikh (préceptes), Raïs M'hamed est incorporé de force dans l'armée française. Très tôt, il avait pris conscience de la dimension colonialiste, des injustices que subissait le peuple, un peuple à qui on avait pris ses biens mais pas sa dignité, ni son identité, un peuple toujours épris de liberté. Il milite au sein du PPA puis au MTLD. A la fin de l'accomplissement de son service militaire, désobéissant aux ordres qui lui étaient imposés de rester au sein de l'armée, il fit gagner à la cause de l'indépendance les autres Algériens conscrits de force. Une fois démobilisé, il rejoint les rangs de l'ALN et se révèle un fin stratège de la lutte armée contre l'occupant. Ses qualités d'homme, de militant, son engagement, lui valurent de faire partie du commando Si Djamel et d'être promu au grade de chef de la Zone 1 comme responsable politico-militaire. Bien sûr, le cas de Raïs M'hamed n'a pas échappé aux services de renseignements de l'armée française, et devint ainsi l'homme à abattre. Au matin du 8 juin 1958, alors qu'il se préparait à rejoindre son poste et assumer les nouvelles responsabilités qui lui avaient été confiées, une section entière, motorisée l'intercepte au douar des Douaïdjia où il est accroché. Refusant de se rendre, il se défendit jusqu'à sa dernière cartouche avant de succomber à la supériorité numérique et matérielle des forces françaises engagées. Pour perpétuer le souvenir de l'homme, du combattant pour la liberté, pour l'indépendance, ce dimanche 8 juin, c'est une foule nombreuse, composée d'anciens compagnons d'armes, des autorités civiles et militaires, des membres de l'exécutif de la wilaya avec à leur tête le wali, des jeunes, des élus locaux, ont pris part à la cérémonie commémorative organisée au pied de la stèle érigée à la mémoire du chahid, au sommet d'une colline, cérémonie au cours de laquelle une section de l'ANP a présenté les armes et a procédé à la levée des couleurs. Une gerbe de fleurs a été déposée au pied de la stèle . La cérémonie a été clôturée par la lecture de la «Fatiha».