Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et orientation du consommateur, Apoce, a exprimé hier son indignation contre les Directions du commerce. Son reproche ? Le manque de collaboration de ses services. Le président de l'Apoce qui intervenait hier lors d'une conférence de presse sur la prévention contre l'intoxication alimentaire se dit «handicapé» et dénonce la passivité dont font objet les services de contrôle des Directions de commerce des wilayas. M. Zebdi a expliqué que son association trouve toutes les difficultés pour faire analyser les échantillons de produits suspects retrouvés sur le marché. «Nous transmettons des échantillons pour analyse aux services du commerce mais les résultats prennent un temps fou. Nous faisons nous-mêmes les analyses au niveau des laboratoires privés mais nous ne pouvons pas nous substituer à l'Etat» a-t-il indiqué. Le président de l'Association de protection du consommateur lance ainsi un appel aux pouvoirs publics pour leur faciliter l'accès aux laboratoires publics. «Nous lançons un appel pour avoir droit, dans un cadre organisé, à l'accès aux laboratoires publics pour accélérer les résultats des analyses et pouvoir prendre les mesures adéquates» a indiqué M. Zebdi. Selon le chiffre officiel, l'Algérie enregistre annuellement entre 4 000 à 5 000 cas d'intoxications alimentaires et entre 0 à 4 cas de décès. Or, relève l'intervenant, ce ne sont là que les cas déclarés. Selon lui, les cas d'intoxication sont beaucoup plus importants que ça. «Les médecins, en raison de toute la paperasse que nécessite une déclaration d'une personne intoxiquée, préfèrent négliger cette étape» a souligné M. Zebdi. Or, relève-t-il, l'intoxication est une maladie qui occupe la deuxième place parmi les 32 maladies classées à déclaration obligatoire. Ce dernier dénonce aussi un autre organisme «dormant» censé contrôler la qualité des produits alimentaires stockés et distribués. «Les bureaux d'hygiène communaux doivent se réveiller et agir pour protéger le consommateur», a indiqué le conférencier qui précise que la date de péremption d'un produit n'est pas le seul paramètre qui renseigne sur la bonne qualité du produit. «Les conditions de stockage et d'exposition, si elles ne sont pas respectées, la date de péremption ne veut rien dire» a souligné le conférencier.