L'Etat adopte une position conciliante envers l'informel, privilégiant la concertation avec les opérateurs du marché parallèle. C'est ce que le ministre du Commerce a mis en avant, jeudi dernier en annonçant la tenue d'une conférence nationale dédiée à l'informel. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Amara Benyounès qui a participé, avec ses collègues de l'Habitat et du Travail à la première émission du Forum de la Radio a ainsi indiqué que le gouvernement examinera la problématique de l'informel dès la fin de l'été et formulera des recommandations qui seront soumises à la discussion lors d'une conférence nationale. Devant se tenir en septembre ou octobre prochains, cette conférence devra contribuer à évaleur et «trouver des solutions» à ce problème selon le ministre du Commerce. Persuadé que la répression, la «confrontation» directe avec les opérateurs du marché parrallèle, source de revenus pour des milliers de familles, n'est pas efficiente, Amara Benyounès estime que l'éradication de l'informel passe par le recours à la concertation, le dialogue, la discussion. Il s'agit d'inciter ces opérateurs à intégrer la sphère commerciale formelle, par la persuation et l'explication, vise-t-on. Une position conciliante de l'Etat que d'aucuns pourraient interpréter comme une forme de concession, un échec à juguler ce phénomène. Une appréciation que le ministre du Commerce rejettera, ce faisant, en arguant que ceux qui ne se conformeront pas seront sanctionnés et «la loi sera appliquée à ceux qui s'opposent». Mais aussi en rassurant sur la volonté de l'Etat de poursuivre l'éradication de l'informel, une préoccupation et une «priorité» que le gouvernement a pris en compte dans son plan d'action quinquennal. Ainsi, la réalisation de 1 000 nouveaux marchés de proximité est programmée pour absorber le flux informel et l'intégrer au circuit officiel. Des infrastructures dont une bonne partie sera implantée dans les nouvelles cités construites ou en voie de réalisation, relève Amara Benyounès qui précise que son département et celui de l'Habitat et de l'Urbanisme ont examiné cette question plusieurs fois. Et ce dans le contexte où l'opération de résorption de l'informel, lancée dès 2011, reste inachevée, avec seulement 840 marchés paralllèles éradiqués sur les 1 300 recensés. Soit 460 marchés informels qui restent à traiter, précise-t-il. Certes, la réalisation des marchés de proximité déjà programmées a connu des retards, en raison notamment du problème du foncier, explique M. Benyounès. Néanmoins, des discussions sont engagées avec les walis pour résoudre cette problématique, indique-t-il. Concernant la grande distribution, Amara Benyounès indiquera qu'une nouvelle réglementation est opportune, en vue de «reconsidérer la pratique commerciale».