Un Small Business Act pour les petites et moyennes entreprises (Pme) algériennes, une opportunité pour le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la Pme, Zaïm Bensaci, qui estime que l'objectif de 20 000 entreprises mises à niveau «ne sera jamais atteint». Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le nombre des petites et moyennes entreprises (Pme) en Algérie est «insignifiant», en deçà des attentes, déplorait hier, le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la Pme, Zaïm Bensaci, qui était l'invité du Forum du quotidien DK News. Cinquante ans après son indépendance, l'Algérie peine à voir son tissu entrepreneurial dépasser le cap d'un million d'entreprises moyennes. Sur les 700 000 Pme dénombrées, 95% sont des TPE (Très petites entreprises) qui emploient moins de 10 personnes. «Nous avons intérêt à inverser» cette tendance, considère cependant M. Bensaci, qui évoque la création dès 2020 d'une zone de libre-échange avec l'Union européenne et l'adhésion attendue de l'Algérie à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Des échéances qui impliquent que l'entreprise algérienne soit davantage compétitive et à même de contribuer à la substitution aux importations. Ce qui, et au-delà de la nécessité de normes claires et suffisantes, risque cependant d''être ardu dans la mesure où «l'environnement des affaires laisse à désirer», constate le président du CNC-PME. Certes, des mesures «généreuses» sont prises par les pouvoirs publics, note Zaim Bensaci qui observe cependant que «ça ne marche pas» en termes d'application sur le terrain et des «mentalités ne jouent pas le jeu». D'où la nécessité d'œuvrer à remédier à cet état de fait. Ainsi, l'hôte de DK News, qui prône le principe de la préférence nationale, estime opportun de prioriser les entreprises nationales dans l'accès aux marchés publics. En ce sens, Zaïm Bensaci plaidera pour un Small Business Act pour les Pme algériennes, un dispositif inspiré du modèle américain qui réserve entre 23 et 40% de l'achat public aux entreprises locales et ainsi stimule l'innovation, l'émulation et la croissance de la taille de l'entreprise. Il s'agit de réserver «d'office» plus ou moins 40% des marchés aux entreprises nationales, selon des règles du jeu claires, suggère le président du CNC-PME. Et ce, dans le contexte où la révision de la loi d'orientation de la Pme est au menu du gouvernement. Comme il appellera à encadrer» la sous-traitance, évoquant en ce sens la préparation d'un texte législatif et la nécessité de «moraliser» ce marché. Ce faisant, Zaïm Bensaci plaidera tant la nécessité de «diffuser, d'inculquer davantage l'esprit d'entrepreneuriat» que d'œuvrer à faciliter de manière effective l'acte d'investir et d'entreprendre. Néanmoins, les «résultats ne sont pas probants» en ce domaine, observe le président du CNC-PME qui évoque l'intérêt d'«autres mesures plus incitatives». Abordant le programme de mise à niveau, lancé dès 2011 pour lequel un montant de 4 milliards de dollars a été consacré par les pouvoirs publics, Zaïm Bensaci exprime sa déception. Ainsi, il note que l'objectif fixé initialement à 20 000 entreprises mises à niveau d'ici 2014 «ne sera jamais atteint». Et cela, même si l'important ne réside pas dans le nombre mais dans l'existence d'entreprises réellement mises à niveau. «Il y a un travail à faire» en ce domaine, relève-t-il. L'occasion pour l'hôte de DK News d'appeler à «dérouler le tapis vert» aux investisseurs et producteurs nationaux. Faisant fi de toute démarche d'assistanat, Zaim Bensaci considère vital d'«aider concrètement» les créateurs de richesses et d'emplois par le biais de facilitations, voire des exonérations fiscales et autres, et sur la base d'un suivi efficient et d'une évaluation optimale.