Vahid Halilhodzic a fini par quitter les Verts au bout de ses trois années de contrat. Arrivé en juillet 2011, il s'offre une nouvelle aventure professionnelle, en Turquie cette fois-ci. Avec Trabzonspor, l'ancien joueur de Velez Mostar abordera sa douzième expérience en tant qu'entraîneur, la seconde en tant que sélectionneur. En l'air depuis le début de cette année, le départ du Bosnien de la barre technique de l'EN algérienne a été officialisé, comme annoncé par nos soins hier, dimanche soir. C'est un communiqué publié par le site de la FAF qui a confirmé la tendance. «Aujourd'hui, après avoir vécu trois années en Algérie, mes obligations familiales et l'attrait de nouveaux challenges sportifs ont pesé lourdement dans mon choix. Je pars fier de mon bilan après avoir respecté totalement mon contrat avec la FAF», écrit le désormais ex-sélectionneur des Verts. Sans s'arrêter sur les motifs de cette séparation programmée, il est bon de relever le manque de clarté qui a présidé à la communication de l'information. Peu de choses ont été dites à propos des prétendues négociations entamées par la FAF, dont le Bosnien est revenu du Brésil juste après le tête-à-tête qu'il eu avec le chef de l'Etat en présence de Halilhodzic, durant lequel Mohamed Raouraoua a été invité de reconduire le Bosnien à la barre technique des Verts. Le président qui avait également sollicité officiellement Coach Vahid à continuer son aventure comme responsable technique de la sélection algérienne savait-il que la FAF avait déjà entériné le départ de cet entraîneur, en engageant son successeur, le Français Christian Gourcuff ? Pas sûr. A moins que les conseillers de la Présidence aient reçu de faux signaux prétendant un accord du Bosnien à poursuivre sa carrière avec le club Algérie. En tout cas, le refus de Halilhodzic de répondre positivement à l'appel du président des Algériens témoigne d'un cafouillage que les effets de la récupération d'un exploit sportif ne peuvent, seuls, expliquer. Dans sa note de confirmation de son retrait des affaires des Verts, Halilhodzic a tenu à remercier le président de la République, le Premier ministre, le président de la FAF, les joueurs, ses collaborateurs ainsi que les supporters et le peuple algérien, mais ne s'est pas, pour autant, excusé. D'avoir notamment donné de faux espoirs à ces derniers en promettant, avant de quitter le sol algérien jeudi passé en direction de Lille, de donner sa réponse finale aux sollicitations des présidents de la République et de la FAF«dans trois ou quatre jours».Somme toute, un autre délit de mensonge pour s'extirper de la pression populaire qui avait enveloppé le retour triomphal de la sélection au pays, le 2 juillet dernier. Pis, le Bosnien enfourche sa haine vis-à-vis d'une presse qu'il prend le soin de diviser pour mieux faire passer la pilule coupable à ses yeux «de stigmatiser, non seulement mon travail, mais s'en est pris à ma propre personne et à ma famille, ce que je n'oublierai et ne pardonnerai jamais». Dans son communiqué d'adieu, jamais Halilhodzic n'évoque les mérites de cette même presse de l'avoir orienté sur des joueurs intéressants à convoquer pour renforcer les rangs de l'EN (le dernier en date n'étant autre que le jeune Mahrez), où d'être à l'origine de son maintien à la barre technique au lendemain de la catastrophique participation à la CAN-2013. Halilhodzic qui, tout compte fait, n'aura fait que son devoir de sélectionneur aurait pu revenir une dernière fois à Alger pour recevoir les éloges de l'Etat algérien (des sources indiquent que le président de la République allait le décorer à l'occasion des festivités du 5 Juillet), faire ses bilans et la passation de consignes et annoncer, devant tout le monde, qu'il est tenté par d'autres challenges sportifs et humains d'où sa décision de ne pas répondre favorablement aux appels des uns et des autres. Halilhodzic ne l'a pas fait. N'a pas jugé utile de le faire et c'est dommage.