Le complexe sidérurgique Turc Tosyali implanté dans la zone d'activité de Bethioua (wilaya d'Oran), risque-t-il d'entrer à nouveau dans une période de turbulence et de tension sociale ? C'est ce qu'il semble de premier abord, avec la nouvelle de la suspension de 5 des délégués des travailleurs, les mêmes délégués qui avaient été les porte-parole et les représentants des travailleurs lors d'une grève et d'un mouvement de protestation social s'étant déroulé le mois de mai de cette année. Une grève qui avait vu les travailleurs désigner leurs propres délégués, via un collectif des travailleurs, à la place du syndicat en place alors et qui était considéré comme ne prenant pas la défense des intérêts des travailleurs. Aujourd'hui l'annonce donc de la suspension des 5 délégués fait que beaucoup de personnes font le lien avec ce précédent mouvement de grève. Les représentants des travailleurs affirment aujourd'hui qu'aucun motif ne leur a été fourni lors de leur passage en conseil de discipline et lors de leur suspension. Ces derniers affirment encore que l'inspection du travail aurait également estimé que cette suspension ne reposait pas sur des bases conformes au droit et aux lois sociales de l'Algérie. Si d'aucuns ne disent pas ouvertement que cette nouvelle affaire est étroitement liée à l'organisation de manière autonome des travailleurs avec leurs délégués contre l'avis des dirigeants de l'usine, tous le pensent néanmoins. Dans les jours à venir, les 5 délégués et les travailleurs du complexe comptent réagir à ce qu'ils estiment être un abus de pouvoir de la part de leur employeur. La direction du complexe restait hier injoignable.