Atmane Mazouz, secrétaire national chargé de la communication du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) : «Nous sommes devant une énième intrigue de sérail qui continuera à approfondir la déchéance de tout un système condamné par l'histoire. Les humeurs et les règlements de comptes ont désormais pris en otage toute une nation et soumis les institutions à la volonté clanique et tribale. Le chef de l'Etat par son impotence est désormais réduit en instrument malléable par une meute de prédateurs qui a privatisé l'Etat. Cette sortie confirme l'inexistence de la culture de l'Etat chez nos gouvernants. De quel droit peut-on se prévaloir pour s'immiscer dans la gestion interne d'un parti politique ? Même si le FLN doit être restitué à la mémoire collective des Algériens, Bouteflika se trompe d'époque et ses courtisans lui font jouer le plus mauvais rôle qu'il a tout le temps incarné comme artisan des putschs et chef de clan. Ces règlements de comptes internes au sérail ne doivent pas détourner les Algériens de leur volonté de mettre fin à un système pourri et doivent provoquer une alternative pour une transition démocratique tant souhaitée par la majorité de la classe politique et des citoyens.» Moussa Touati, président du FNA (Front national algérien) : «Belkhadem a été appelé comme ministre conseiller à la Présidence et mettre fin à ses fonctions relève des prérogatives du président de la République. Peut-être qu'il n'a pas bien accompli sa mission dans la gestion des dossiers qui lui ont été confiés ou peut-être qu'il n'a pas donné satisfaction. C'est tout ce qu'on peut dire à ce propos.» Mohamed Douibi, secrétaire général d'El Nahda : «Le limogeage fait partie des pratiques du pouvoir et du système en Algérie. Les nominations se font dans l'urgence et sur des bases étranges et la fin de mission est signifiée par le même procédé. Il n'y a pas de raisons objectives ni dans les nominations ni dans la fin de mission. Ce n'est pas étonnant venant de la part du pouvoir parce qu'il n'est pas crédible. Le pouvoir est partagé entre le président de la République et son entourage qui se bat pour le clientélisme et les intérêts. Cette façon de faire fait perdre de la crédibilité aux institutions de l'Etat. C'est une logique étrange dans laquelle se débat le système de gouvernance en Algérie.» Djilali Sofiane, président de Jil Jadid : «Ce limogeage révèle des pratiques malsaines et non républicaines. Nous sommes rentrés dans une phase de règlement de comptes. Ces pratiques font partie des mêmes compromissions. Ils étaient tous complices et ont mis le pays dans un état déplorable. Il n'y a plus de règles républicaines ni de droits. L'Etat se gère aux humeurs». Nouara Djaâfar, porte-parole du RND (Rassemblement national démocratique) : «Mettre fin aux missions de Belkhadem fait partie des prérogatives du président de la République. Quant à ses fonctions au sein du FLN, cela relève des affaires internes du parti et le RND ne s'immisce pas dans la gestion interne des autres formations politiques». Zineddine Tebbal, chargé de communication du MSP (Mouvement pour la société de la paix) : «La façon dont il a été mis fin aux fonctions de Belkhadem nous rappelle les pratiques du parti unique. Certes, le président de la République a tous les droits de mettre fin aux fonctions de Belkhadem mais le contenu et la forme rappellent les pratiques du parti unique. Cette exclusion n'est qu'un règlement de comptes. Ce n'est pas une façon de gérer les institutions de l'Etat. En l'absence de transparence, plusieurs interrogations se posent. Est-ce que ce limogeage est dû à la prestation de Belkhadem ou bien à d'autres considérations ?»