Lancée depuis quelque temps, la création d'un fichier national de cartes grises ne constitue pas une «avancée» pour certains représentants de la société civile. Selon le président de l'association Tarik Essalama, cette opération doit être accompagnée par le fichier du permis de conduire et celui des infractions. Rym Nasri - Alger (Le Soir) – Le président de l'association Tarik Essalama, Mohamed Laâzouni, estime que les pouvoirs publics sont «incapables» de maîtriser l'immatriculation actuelle qui date de 1975. «Qu'ils commencent d'abord par normaliser tous les véhicules par une plaque d'immatriculation conforme à la législation actuelle», dit-il. En effet, une panoplie de plaques d'immatriculation de véhicules défile sur nos routes. De formes différentes, les plaques comportent des chiffres en italique, en fantaisie ou en digital. De multiples sigles viennent souvent décorer les matricules ou encore des drapeaux de pays européens (français, espagnol, allemand, anglais, canadien...). La nouvelle tendance est celle du drapeau de l'Union Européenne comportant un «16» ou un «A» en référence à Alger. Pourtant la réglementation est très claire. La plaque d'immatriculation avant doit être de couleur blanche et celle d'arrière, jaune. Les chiffres doivent avoir une hauteur de 7,5 centimètres et une largeur d'un centimètre. La mise en place d'un fichier national de cartes grises nécessite, selon Laâzouni, la création d'un fichier national de permis de conduire. Seulement, le permis de conduire à points «tel que pensé», est fortement contesté par lui. Il estime que la mise en place de ce type de permis nécessite d'abord un fichier d'infractions au code de la route. Un fichier qui, selon lui, devait être créé il y a 27 ans. «Nous aurions pu ainsi nous débarrasser de la récidive», dit-il. Cet ancien officier de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) n'approuve pas aussi la décision de retrait de permis de conduire par une commission. Pour lui, c'est au juge de décider du retrait de ce document. Il plaide ainsi pour la restitution du tribunal de simple police. «Ce tribunal a été supprimé lors de la réforme juridique. Il traitait des infractions du code de la route et des petites violences de moins de 7 jours», explique-t-il. Toutefois, il considère que le retrait de permis est une décision «arbitraire». «Il faut retirer les points et non pas le permis de conduire, d'où la nécessité de la mise en place du permis de conduire à points comme celui établi en Europe», a-t-il affirmé. Pour lui, le permis à points est un système qui responsabilise les conducteurs à travers la gestion de leurs points.