«Les paiements électroniques, c'est dans quelques mois », déclarait hier le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio nationale, Abderrazak Trabelsi a considéré que l'utilisation des cartes de paiement, le paiement via Internet et autres paiements électroniques, «ce n'est pas dans quelques années mais dans quelques mois». Ce qui permettra de «réduire l'usage du cash», relève le représentant de l'establishment bancaire et financier et cela, même si «le chèque fonctionne très bien». Ce faisant, le développement des nouveaux moyens de paiement est conforté, indique le délégué général de l'Abef, par la création récente par les banques du GIE (Groupement d'intérêt économique) - Monétique. Une instance qui permettra, selon Abderrazak Trabelsi, d'«organiser, de réguler l'activité de l'ensemble des intervenants» mais aussi de «parachever l'architecture des systèmes de paiement». En outre, l'adoption par l'exécutif de la certification électronique permettra, selon l'invité de la radio, la sécurisation, le traitement des litiges et des arbitrages liés aux paiements électroniques. Ce qui s'inscrit, de même que le développement du marché financier et des produits d'épargne, l'élargissement de la bancarisation et la diversification des financements au profit notamment des Pme, dans le cadre des réformes bancaires et financières de deuxième génération. Or, «les conditions sont réunies» pour accélérer ces réformes à l'œuvre depuis des années, considère Abderrazak Trabelsi. Il évoquera ainsi la situation financière stable du pays, «une exception dans la région et dans le monde», avec une inflation inférieure à 3%, un endettement quasi-nul et une position extérieure favorable (des réserves de changes de 194 milliards de dollars couvrant quelque 4 ans d'importations). En ce sens, la baisse des exportations (d'hydrocarbures) est loin de pouvoir perturber les équilibres macroéconomiques du pays», assure Trabelsi qui considère que la «solidité» du système bancaire et financier domestique constitue une «chance pour l'économie». En outre, il évoquera le renforcement du cadre prudentiel à travers la promulgation prochaine de trois nouveaux règlements de la Banque d'Algérie. D'autre part, le délégué général de l'Abef assure que toutes les banques nationales sont «prêtes, sans délais» pour la relance des crédits à la consommation, décidée par les pouvoirs publics, attendue dès la fin de l'année prochaine et ciblant les produits nationaux. Toutefois, la relance de ces crédits est tributaire, certes, de la modernisation de la centrale des risques de crédits, élargie aux ménages et devant être achevée d'ici la fin de l'année. Mais aussi des «arbitrages à opérer par les pouvoirs publics en matière d'orientation des crédits», observe Abderrazak Trabelsi. Des arbitrages qui portent sur la définition du «seuil», du niveau d'endettement des ménages, la mise en place de procédures et de paramètres de faisabilité ainsi que l'indentification des organismes et la liste des produits éligibles.