Un dialogue consolidé, encadré entre l'Algérie et l'Union européenne sur les questions sécuritaires est opportun, souhaitable. «Il est utile de discuter sur les questions sécuritaires», de travailler «ensemble» dans un «cadre de dialogue», estimait hier l'ambassadeur, Chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, Marek Skolil, lors d'une rencontre informelle. Certes, l'Union européenne et l'Algérie dialoguent déjà sur ces questions d'une manière féconde et par le biais d'outils adéquats, notamment dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique européenne de voisinage et le dialogue stratégique en oeuvre. Ce faisant, et sans interférer sur les prérogatives des Etats-membres, l'UE est réputée favorable à davantage de dialogue, de collaboration et d'échange d'expertise entre professionnels. Tout en saluant l'oeuvre de stabilisation qu'entreprend l'Algérie dans les pays en crise (Mali et Libye notamment), une démarche positive, l'UE semble néanmoins considérer que des efforts supplémentaires et en commun, à travers des forums idoines sont souhaitables. Un dialogue soutenu sur les questions sécuritaires, voire la consolidation de la coopération globale algéro-européenne que l'enlèvement du touriste français par un groupe terroriste ne devrait pas impacter négativement ou remettre en cause, considère-t-on. Par ailleurs, l'ambassadeur européen s'est montré optimiste quant à la finalisation du plan d'action bilatéral, lié à la politique européenne de voisinage (PEV) à laquelle l'Algérie a adhéré dès 2011 mais de manière assez tardive. «Les négociations avancent bien. Nous avons progressé», considère Marek Skolil qui estime que ce plan d'action pourrait être finalisé «dans quelques mois». A vocation essentiellement «politique», ce plan devrait définir en fait les «priorités», les «attentes» de l'Algérie sur tous les domaines de coopération et d'échange d'expertise, relèvera l'ambassadeur européen. Abordant la coopération énergétique avec l'Algérie, le diplomate européen indiquera que la mise en oeuvre du mémorandum d'entente signé est en cours. Les deux parties poursuivent le dialogue sur cet accord, notamment en termes d'organisation, contacts institutionnels et fixation de domaines d'intérêt commun. Et ce, dans le contexte des évolutions du marché européen de l'énergie dont l'Algérie reste un fournisseur leader. En fait, tant le plan d'action bilatéral que le mémorandum d'entente constituent des opportunités, considèrera Marek Skolil pour la consolidation de la coopération multisectorielle, le dialogue politique, l'échange et le rapprochement. L'opportunité également pour le représentant européen d'évoquer le lancement prochain d'un programme de coopération inscrit dans le cadre de la PEV, spécifique aux médias et axé sur la formation, la sensibilisation, le coaching et la médiation. En cours de maturation, ce programme dont les modalités et les thématiques restent encore à identifier portera principalement sur la professionnalisation, le renforcement des capacités des médias et le développement du numérique.