Par Arris Touffan Admettons qu'en accusant bruyamment le MAK d'être derrière l'assassinat d'Hervé Gourdel, la langue de Louisa Hanoune ait fourché. Mais il est bizarre qu'elle ait été directement chercher ce mouvement qui, on le devine aisément, lui donne des boutons. Sa langue aurait pu fourcher dans d'autres directions, peut-être plus proches de la vérité ? Elle aurait pu dire que c'est le résultat de la politique de réconciliation nationale qui a fait que des émirs connus pour avoir les mains tachées de sang soient sortis de prison pour reprendre dare-dare du service. Elle aurait pu aussi insinuer que c'est peut-être une volonté occulte de rendre encore la Kabylie plus aléatoire sur le plan sécuritaire qu'elle ne l'est, alors qu'il y a dix ans, c'était la région la plus sûre du pays. Elle aurait pu aussi suggérer que c'est un coup d'officines pour, au choix, entraîner l'Algérie dans la lutte antiterroriste, pour déstabiliser la Kabylie, pour... pour... Elle aurait pu, tout simplement, se contenter d'émettre comme tout le monde des hypothèses. Mais non, elle préfère rentrer dans le chou au MAK. Gratuitement. Viscéralement. On peut être pour ou contre le MAK, mais tout le monde sait qu'il n'a rien à voir avec la violence et le terrorisme, qu'il dénonce régulièrement. Admettons que Louisa Hanoune soit revenue sur ses propos. Le mal est déjà fait. Contre elle d'ailleurs, plus que contre le MAK. A. T.