Les professeurs Rayane et Benabadji ont tiré, encore une fois, la sonnette d'alarme sur la situation dramatique vécue pas les insuffisants rénaux. Le professeur Rayane a déclaré que si l'institut du rein qui réglerait maints problèmes n'a pas encore démarré, le programme national patauge, pénalisant des milliers de malades. La première cause de cette situation est la problématique du don d'organes quasi inexistante en Algérie, selon les intervenants. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Les spécialistes intervenant, hier, au forum du quotidien DK News, ont appelé à ce que le programme national concernant le rein et le don d'organes soit dynamisé. «C'est une situation critique et dramatique. L'institut du rein est prévu pour pallier à ces problèmes. Mais on a pris un retard pour son ouverture suite à des difficultés logistiques. Nous n'arrivons donc pas à démarrer. Toutefois, cet institut ne règle pas tous les problèmes. Il s'agit notamment du don sur personnes décédées et la société n'accepte pas encore cette solution», a déclaré le professeur Rayane. Il s'agit, selon ce dernier, de la nécessité d'axer les actions sur les campagnes de sensibilisation. «Des moyens importants sont octroyés à la lutte contre le cancer et nous demandons les mêmes moyens. Il y a un déficit entre l'offre et la demande et nous n'arriverons jamais à greffer tous les patients qui attendent une greffe, il faudra attendre 60 ans pour arriver à cela d'après le rythme actuel. Nous n'arrivons pas à avancer dans le programme national», a souligné le professeur Rayane. Il dira aussi que pour les donneurs vivants, il y a un retard, du fait qu'ils sont greffés au bout d'un an par exemple au lieu de trois mois. Pour ce qui est du rein de cadavre, il n'y pas de donneurs, donc zéro greffe dans ce cas précis, selon le professeur. Il citera aussi les problèmes de rupture de stock des médicaments alors que le programme national doit être, de ce fait, redynamisé. «Nous vivons un cercle vicieux concernant l'acceptation du don d'organe par les citoyens. L'Agence nationale du rein ne fonctionne pas, à ce jour, tous les ingrédients sont là pour que le programme ne fonctionne pas», a souligné l'intervenant. Ainsi et selon le professeur Rayane, il n'y a eu que 32 greffes lors du premier semestre 2014. «A ce rythme, nous n'allons pas atteindre ou dépasser l'objectif de 200 greffes. Ceci, en plus des personnes sur liste d'attente. En 2013, ils étaient au nombre de 9 000. Il y a, selon les intervenants, 18 000 personnes atteintes d'insuffisance rénale chronique avec 1 000 nouveaux cas par an. Le professeur a aussi évoqué 10% de taux de mortalité. Le plus alarmant aussi, selon le spécialiste, est le fait que depuis deux années, il n'y a pas eu de greffe depuis des donneurs cadavériques. Depuis l'année 1985, il y a eu seulement 10 personnes qui ont été greffées à partir de donneurs cadavériques, souligne le professeur Rayane.