René Vautier est le réalisateur, en 1950, d'Afrique 50, premier film anticolonialiste français. Il a aussi réalisé L'Algérie en flammes (1958), Un peuple en marche (1963) et Avoir vingt ans dans les Aurès, avec Alexandre Arcady, Yves Branellec et Philippe Léotard et qui a reçu le Prix international de la critique du Festival de Cannes en 1972. Dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire du 1er Novembre 1954, date du déclenchement de la guerre de Libération nationale, la Cinémathèque algérienne a organisé samedi à Alger, un hommage au cinéaste, réalisateur et militant anticolonialiste René Vautier. En cette occasion, a été projeté, à la date symbolique du 1er Novembre 2014, le film-documentaire Algérie, tours et détours de Leïla Morouche et Oriane Brun-Moschetti, en présence des deux réalisatrices. Le long-métrage, réalisé en 2007, est un portrait «affectueux de René Vautier réalisé sur les lieux de ses tournages et de ses tournées «Ciné-Pops» et qui, dans la foulée, devient un portrait de l'Algérie d'aujourd'hui. Il est produit par l'Association Playtime et distribué par les Mutins de Pangée. Le projet du film est né suite à une rencontre avec René Vautier. «Ami de longue date de l'Algérie, ce cinéaste, témoin du conflit armé dans les maquis de l'Armée de libération nationale, est l'initiateur du Centre audiovisuel d'Alger créé en 1962. Il forme alors la première génération de cinéastes et de techniciens algériens. À la même époque, il crée le dispositif de projections-débats itinérant des Ciné-Pops. Cette rencontre nous a donné l'envie de partir avec lui en Algérie à la fois pour réveiller des moments du passé et prendre la température actuelle du pays», lit-on dans la présentation du film Algérie, tours et détours. René Vautier est un réalisateur et scénariste français, né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer. Il rejoint l'Algérie clandestinement et monte au maquis dès 1956 participant ainsi à la lutte pour l'indépendance de l'Algérie en devenant un des cinéastes du FLN. Il tourne dans les Aurès, les Némentchas, ainsi qu'à la frontière tunisienne, filmant les maquisards de l'ALN en action. Beaucoup de scènes sur la guerre de Libération nationale diffusées jusqu'à aujourd'hui par la Télévision algérienne ont été tournées par René Vautier. A l'indépendance, il s'installe à Alger. Il est nommé directeur du Centre audiovisuel d'Alger, poste qu'il occupe de 1962 à 1965. Il est aussi secrétaire général des Cinémas populaires (Ciné-Pops). Il filme aussi les premiers jours de l'indépendance de l'Algérie. En 1954, René Vautier a réalisé Une nation, l'Algérie. L'une des deux copies du film a été détruite et la deuxième a disparu. Le film relate en images la véritable histoire de la conquête de l'Algérie. René Vautier est poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat (français) pour une phrase du film : «L'Algérie sera de toute façon indépendante.»