Mis en place en mai 2013 en tant que mécanisme de renforcement du partenariat industriel et commercial entre la France et l'Algérie, le Comité mixte économique France-Algérie (Comefa) a tenu, hier, sa seconde réunion (après celle de Paris le 28 nov. 2013), à Oran, au niveau de l'hôtel Sheraton. Ont pris part à cette rencontre du côté algérien, M. Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, et Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie. Côté français, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, et le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron. Amel Bentolba - Oran- (Le Soir) Cette deuxième réunion du Comefa a examiné les politiques économiques et industrielles des deux pays, «la situation des réformes engagées en Algérie et en France ; l'avancement des projets de partenariat industriels et productifs ainsi que l'encouragement de la coopération industrielle». La question de la normalisation de la métrologie et de l'appui technique a également été débattue par les deux parties et notamment la réalisation de 4 écoles (universités d'entreprise). Après une réunion tenue à huis clos, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a estimé que cette seconde réunion du Comefa qui a lieu à Oran marque la consolidation du partenariat entre les deux pays. «Nous avons exposé des projets en cours de réalisation, ainsi que d'autres prévus à l'avenir à travers des chantiers d'investissement français en Algérie dans l'industrie, l'agriculture, le tourisme...». Cette réunion est une étape importante qui prépare celle qui devra réunir à Paris les deux Premiers ministres algérien et français prévue le 4 décembre. «Aujourd'hui même, nous allons présenter au président de la République un résumé de ce qui s'est passé. Un exposé qui lui sera fait par une délégation française», dira le ministre algérien des affaires étrangères. Prenant la parole à l'issue de la réunion du Comefa, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, a tenu à préciser, dit-il, à ceux qui ne l'auraient pas encore compris, que dorénavant pour les grands groupes comme Renault «il faut coproduire sur place, l'Algérie est gagnante et la France est gagnante et si on ne produit pas, et bien on risque d'être totalement évincé du marché.» Concernant la réunion du Comefa, il indiquera que tous les secteurs ont été passés en revue. «Notre coopération est excellente et prometteuse», dit-il. Durant son discours d'inauguration de l'usine Renault, Laurent Fabius avait insisté sur le potentiel partenariat dans le domaine des hélicoptères. A l'issue de la réunion du Comefa, il réitère ce souhait «nous souhaitons que ce partenariat soit également possible dans le domaine des hélicoptères, d'ailleurs, parmi les chefs d'entreprises qui nous accompagnent, le président-directeur général d'Air Bus hélicoptère.» Pour sa part, M. Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie, estime que l'inauguration de l'usine Renault représente le partenariat algéro-français comme étant «un évènement en lui-même, et marque la volonté des deux parties à renforcer le partenariat entre nos deux pays. Aujourd'hui nous avons sorti un véhicule qui était très attendu. Nous en sommes à 21% du projet alors que dans mon esprit, on était parti sur 8 ou 9% ; vous voyez avec la volonté des deux côtés, on peut aller plus loin». Pour l'intervenant, il existe d'autres projets qui n'ont pas la taille souhaitée, «mais ils nous permettent au moins de mettre nos entreprises, côté français et côté algérien, en discussion pour qu'ils apprennent à travailler ensemble et à exploiter ce potentiel important», dit-il. De son côté, le ministre de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron dira que «L'Algérie est notre premier partenaire en Afrique, 21 projets seront entrés le 4 décembre au comité interministériel présidé par nos deux Premiers ministres, ce qui prouve que les travaux avancent». Les projets en question concernent l'agroalimentaire, le bâtiment... Il estime que l'Algérie connaît une nouvelle ère, une ouverture et une modernisation de l'économie algérienne. «Cette nouvelle ère, nous voulons y participer. Je reviendrai dès le printemps pour faire le point sur les projets que nous avons évoqués aujourd'hui et que nous continuerons à faire avancer à la prochaine réunion du Comefa».
