La victoire, cinquième de la série, des Verts face à l'Ethiopie cache mal les «imperfections» du jeu de la sélection entraînée par le Français Christian Gourcuff. Ce dernier était, en tout cas, le premier à «dénoncer» le manque de rigueur de certains de ses joueurs en fin de match. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) Amer, le Breton l'a été profondément à l'issue de ce dernier match des Verts à Blida. Pas au point de gâcher une joie rythmée par une heure de jeu au cours de laquelle Brahimi et Cie ont asphyxié leurs hôtes. Gourcuff ne comprend pas l'excessif individualisme de certains de ses joueurs qui a «failli nous coûter cher», reconnaît-il. «Dans le dernier quart d'heure, on a versé dans l'individualisme, alors que notre force en début de match était le jeu collectif et la fluidité dans la transmission du ballon», a affirmé l'ancien entraîneur du FC Lorient qui avoue, toutefois, que les changements et la fatigue y sont pour beaucoup dans ces duels perdus. Et d'ajouter : «On a perdu de notre lucidité et c'est devenu un peu décousu.» Le sélectionneur des Verts qui a pris la défense de son axe défensif assurant que le but éthiopien est intervenu suite à une mauvaise transmission du ballon de la part de Brahimi, trouve que son team «a produit du beau jeu face à l'éthiopie (...) en se procurant un grand nombre d'occasions. Même lorsqu'ils étaient menés au score, les joueurs ont gardé le moral et ont immédiatement inversé la situation à leur avantage», analyse le coach algérien qui réitère sa déception concernant le manque de rigueur durant la fin du match. L'axe pas si irréprochable que ça ! Pour dire vrai, le propos de Gourcuff contraste mal avec la réalité de ce match dont le seul enjeu, l'Algérie étant déjà qualifiée au tournoi final de la CAN-2015, était de faire tourner l'effectif en offrant, si besoin est, la chance à certains éléments ayant peu, ou pas du tout, évolué sous les ordres de Gourcuff. Abeid (forfait pour cause de blessure), le sélectionneur avait toute latitude de donner sa chance à Bounedjah, Ghilas et autre Cadamuro. Le premier cité n'a été incorporé qu'à la 78'. Un temps maigrelet durant lequel l'attaquant de l'ES Sahel a joué «le Zorro» tentant des phases osées pour un bleu dont un inexplicable retourné dans les six mètres. Que dire alors de ce choix pour le moins osé qui a vu Bougherra, jamais utilisé par le technicien breton, disputer la dernière demi-heure de la rencontre en remplacement de Halliche sans que ce dernier ne le demande ou ne soit obligé (blessure ou fatigue) de quitter le terrain à ce moment de la rencontre. Un changement que le consultant de nos confrères d'Echourrouk TV, Mustapha Kouici (ancien international) a qualifié «d'inapproprié et ayant provoqué une pagaille» au sein de l'équipe. L'ancien arrière-gauche du CRB qui trouve que «Gourcuff aurait dû mettre à l'essai de nouveaux joueurs» l'incorporation de Bougherra, qui a plus évolué en attaque qu'en défense, sonnait le «social». Pour ce qui est des «imperfections» connues par l'EN durant ce rendez-vous «face à une équipe résignée à son sort», Rafik Saïfi, l'ex-attaquant des Verts, actuellement consultant chez BeIn Sport taillait la prestation moyenne de Medhi Lacen qui, à son goût, n'a plus le rendement d'antan. «C'est lui qui doit couvrir les défenseurs axiaux pas Taïder qui a un rôle plus offensif. Or, aujourd'hui (samedi soir, ndlr) Lacen a perdu pas moins de 7 ou 8 balles dans cette zone sensible. Face à un adversaire de plus grande envergure, ça se paie cash», a asséné l'ancienne coqueluche du MCA. Son ancien driver chez les Merlus et actuel sélectionneur algérien n'était pas loin de dire la même chose, faire le même constat. «Le problème n'était pas dans l'axe défensif. C'est au milieu du terrain que nous sommes tombés dans une forme de suffisance et de perte de balles faciles», avoue Gourcuff qui semblait regretter la défection de dernière minute de Mehdi Abeid. «Un très bon joueur qui rendra d'énormes services à la sélection», dira Gourcuff à propos du milieu «box-to-box» de Newcastle. Un élément qui devrait, à termes, constituer avec Bentaleb une paire (perle) rare et rentable à l'EN. Celle par qui le jeu des Verts doit progresser.