Pari gagné pour les Verts et leur sélectionneur Christian Gourcuff. Auteurs d'une troisième victoire d'affilée, les Algériens ne sont plus, mathématiquement parlant, qu'à un point de la qualification à la phase finale de la CAN-2015 que le Maroc veut reporter à une date ultérieure. Le Malawi n'est plus cette épouvante qui fait peur aux Algériens. Samedi, sur leur terrain du Kamuzu Stadium, les Flames se sont consumés face à une moyenne équipe d'Algérie. Une forme à propos de laquelle le technicien français n'a pas montré des signes d'inquiétude. «On savait que ça allait être un match difficile pour nous et cela a été le cas même si nous avons marqué très tôt, car cela leur a donné plus d'ambitions (aux Malawites, ndlr) et ils ont davantage poussé. Mais il y a la satisfaction d'avoir pu empocher ces trois points qui nous placent désormais dans une position très favorable pour la qualification», dira Gourcuff, satisfait tout de même de l'application de ses joueurs sur le plan tactique. «C'est une nette progression dans le jeu avec un 4-4-2 qui se dessine bien et qui se met en place. Le seul regret qu'on peut avoir dans un match comme celui-là, c'est de savoir qu'on a la capacité d'avoir plus de maîtrise sur le match, mais on manquait de rythme pour le faire», confie l'ancien coach de Lorient qui regrette le manque de fraîcheur qui a fait à certains éléments de son team leur rayonnement habituel. «Sur le plan physique, certains joueurs ont été en difficulté. Il y a eu des périodes où on a été sous forte pression et on aurait aimé moins subir. Globalement pourtant, je trouve qu'il y a eu une nette progression dans l'organisation sur le terrain et je crois qu'on a su tirer les leçons des deux premiers matches en étant très appliqués cette fois», avoue le successeur de Halilhodzic qui croit savoir que le temps imparti à la préparation de ces qualifications est insuffisant. Raison pour laquelle ses joueurs confondaient vitesse et précipitation, multipliant les pertes de ballons et les longues et inutiles passes dans la zone adverse. «Quand on n'a plus de jambes et qu'on a un déficit de rythme dans la course, cela se traduit souvent par un jeu vers l'arrière. Le regret que j'ai, c'est qu'on n'ait pas joué davantage dans leur camp. En étant, plus haut, on aurait moins subi. Vous avez vu qu'ils mettaient de longs ballons quand ils jouaient leur va-tout et on aurait pu éviter cela en empêchant d'abord le départ du ballon et c'est pour ça que le rôle de Brahimi et Slimani était important pour moi», admet Gourcuff. Pragmatique à souhait, le sélectionneur algérien n'en demeure pas moins soucieux concernant la marge de progression de son team. C'est pourquoi sa «sentence» faite après le match de Blantyre où il déclarait à qui voulait l'entendre que «ce n'est pas en gagnant trois matches qu'on est les champions d'Afrique», ne laisse aucun doute sur ses intentions de revoir certains détails dans la philosophie de jeu qu'il compte imprégner à l'EN algérienne, qu'il dirige depuis à peine deux mois. «Quand je suis venu, je savais évidemment que j'allais être soumis à court terme à l'obligation de résultats et si on m'avait dit que j'allais empocher neuf points en trois matchs, j'aurais signé tout de suite. Mais en parallèle, si on veut avoir des ambitions, il ne faut pas se limiter aux résultats, il faut penser à l'organisation dans le jeu, à la progression et à la maîtrise aussi. Avec un groupe réceptif et intéressant, on avance, et ce n'est pas parce qu'on a gagné trois matches qu'on est les champions d'Afrique, mais on avance petit à petit».