Pour son second séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui se tient du 9 au 11 décembre à Oran, les ministres des Affaires étrangères du Tchad et d'Angola, des représentants des pays sortants et actuels du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que ceux de l'Union africaine et de l'ONU, devront débattre avec leur homologue algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, sur la thématique de «l'appui aux pays africains entrant au Conseil de sécurité dans leur préparation pour le traitement des questions de paix et de sécurité sur le continent». Amel Bentolba -Oran (Le Soir) Intervenant lors de ces assises, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dira qu'il s'agit là d'une précieuse opportunité pour recueillir les éclairages «aussi pertinents qu'actualisés sur l'évolution des différents dossiers», émanant des représentants en charge des questions de paix et de sécurité au niveau des Nations unies et de l'Union africaine, notamment le Conseil de paix et de sécurité. «La rencontre nous permettra surtout d'examiner les voies idoines pour une meilleure projection, lors des débats du Conseil de sécurité, des positions développées au sein du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, contribuant ainsi à jeter des passerelles entre les sphères régionale et onusienne», dira le ministre. Evoquant les ravages qu'a produits l'épidémie du virus Ebola sur les pays africains, M. Ramtane Lamamra dira que «par son ampleur, cela a des répercussions multiformes au plan social, économique et humain, amplifiant les contraintes déjà pesantes en matière de paix, de sécurité et de développement, en témoigne la saisine du Conseil de sécurité de l'ONU et du conseil de paix et de sécurité de l'UA », précise-t-il. Ce second séminaire de haut niveau réaffirme, de l'avis des participants, une volonté d'apporter des solutions africaines aux problèmes du continent. Une appropriation qui est loin d'être exclusive, précise le ministre des Affaires étrangères algérien. «L'Union africaine conçoit la contribution de l'ONU, plus particulièrement celle du Conseil de sécurité, dans un esprit de complémentarité porteuse de valeur ajoutée à notre action commune». Pour M. Moussa Faki Mahamat, ministre des Affaires étrangères du Tchad, ce deuxième séminaire permet «de faire le point et de partager les expériences en vue de l'amélioration des méthodes de travail entre nos deux institutions et surtout entre les membres du Conseil de sécurité. La nécessité de promouvoir une cohésion au sein du groupe africain et le renforcement des consultations entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité des Nations unies doit tendre à favoriser une articulation efficace et surtout la prise en considération des traitements et des préoccupations africaines». Après une année comme membre non permanent, le Tchad mesure l'ampleur de la tâche et par conséquent, la nécessité d'une plus grande coordination au sein du groupe Afrique. Prenant la parole, le ministre des Relations extérieures de l'Angola, M. George Rebelo Chikoti, estime que «les défis sont nombreux pour un pays comme le nôtre, la réalisation de ce séminaire est extrêmement importante. Cela nous permet de revoir les méthodes de travail et nous permet de travailler de manière coordonnée sur l'agenda du continent africain». M. Smaïl Chergui, commissaire de l'UA à la paix et à la sécurité, est revenu sur la réunion de l'année dernière à Alger, qui a, dit-il, «jeter les bases de ce que nous appelons désormais le A3 et je peux vous faire part de ce que nous avons ressenti comme impact, tant à New York qu'à Addis-Abeba et ailleurs, de la création de ce A3 qui est reconnu par le travail de coordination et d'harmonisation pour mieux faire entendre la voix de l'Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies». Toutefois, l'intervenant précise que si les pays d'Afrique ne développent pas leurs capacités et celles du Conseil de sécurité, «notre vision de construire un continent intégré prospère et en paix restera un objectif abstrait. La nécessité d'une cohésion, de nous serrer les coudes et l'appropriation de ce que nous faisons pour un peu concrétiser ces solutions africaines à ces problèmes africains, soit une réalité». Concluant la séance d'ouverture, avant la poursuite des travaux à huis clos, Mme Sally Fegan-Wyles, directeur exécutif de l'Unitar, abordera l'aspect formation. «Cette année nous avons formé plus 10 000 personnes et plus de 4 000 d'entre eux venaient d'Afrique. Nous dispensons également un encadrement pour la consolidation de la paix, ainsi plus de 600 hauts dirigeants y ont pris part.» Les travaux se poursuivront à huis clos et seront clôturés demain.