Les intendants ne baissent pas les bras. En grève depuis début septembre, ils envisagent de remettre leurs agréments en tant que comptable public au ministère des Finances et comptent organiser demain un rassemblement devant le ministère de l'Education. Dans beaucoup d'établissements scolaires, les cantines ne fonctionnent pas et la prime de scolarité n'a toujours pas été attribuée aux bénéficiaires. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Pas de perspectives de reprise du travail pour des milliers d'intendants. La commission nationale des intendants affiliés à l'Unpef ne compte pas baisser les bras après plus de deux mois de débrayage. Au contraire, les intendants sont dans une logique de poursuite du combat. A l'issue d'une réunion tenue dimanche, les intendants ont décidé de non seulement maintenir les rassemblements tous les mardis au niveau des Directions de l'éducation des wilayas mais également d'organiser demain un rassemblement devant le siège du ministère de l'Education. Ces mêmes intendants ont décidé de remettre leurs agréments en tant que comptables publics au ministère des Finances. Mustapha Nouaouria, président de la commission affiliée à l'Unpef, estime en effet qu'il n'est pas juste que l'intendant fasse au quotidien le travail d'un comptable public sans contrepartie financière. Ce qu'exigent les intendants, c'est une prime de responsabilité de caisse, explique le président de ladite commission ou tout simplement de décharger les intendants de missions de comptabilité lourdes qui ont quelquefois mené des intendants tout droit en prison. Après deux mois de débrayage, leur voix n'est toujours pas entendue. La récente sortie de la ministre de l'Education n'a pas eu l'effet escompté par la tutelle. Bien au contraire, les intendants disent non au dialogue conditionné par l'arrêt de la grève. La tutelle qui souffle le chaud et le froid n'a cependant pas tardé à faire appliquer des sanctions à l'encontre des grévistes. A Mascara, plusieurs intendants ont été suspendus administrativement alors qu'à Oued Souf, des intendants grévistes ont été surpris de constater qu'ils avaient été l'objet d'une ponction de 30 jours de leurs salaires. Ils sont, selon Mustapha Nouaouria, 11 000 intendants sur les 14 000 que compte le secteur à être en grève. Si leur mouvement n'est pas visible, puisque n'ayant pas d'effet direct sur la scolarité des enfants, c'est le fonctionnement des établissements scolaires qui est fortement perturbé. La vente des livres avait été compromise à la rentrée. Beaucoup de parents d'élèves ont été obligés d'acheter les livres scolaires en dehors des établissements scolaires tandis que les bénéficiaires de la prime de scolarité attendent toujours. Beaucoup de cantines sont également à l'arrêt en raison de la grève des intendants. Le ministère de l'Education avait tenté une parade en donnant instruction aux directeurs des établissements afin qu'ils accomplissent les tâches des intendants. Ces derniers dégagent toute responsabilité des retombées de la violation de la loi 90-21 relative à la comptabilité publique.